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VISAGES DE FEMMES

qui, en tout cela, ont approuvé Pascal : auraient-ils approuvé un larcin ? Florin Perier n’était pas homme à y souscrire ; et, s’il y avait eu larcin, ne l’aurait-il pas vu ? Allons-nous accuser de sordide avarice ces trois personnes qui, à un moment donné, s’entendirent pour empêcher les charités que Jacqueline préparait à l’occasion de sa vêture ? C’est Jacqueline elle-même qui répond : ils en faisaient eux-mêmes « souvent » de plus « considérables ».

En somme, Pascal, avec l’agrément de sa sœur Gilberte et de son beau-frère, taquinait, tourmentait Jacqueline en vue d’empêcher son entrée au couvent. Les torts qu’il eut, Port-Royal seul est en droit de les critiquer : ce sont des torts religieux ; il préférait au salut de Jacqueline son affectueux désir de la garder. S’il pécha, ce fut par tendresse.

Pour en avoir la certitude, il suffit de lire une lettre que Jacqueline écrivit à son frère le 7 mars 1652, une lettre qu’elle écrivit à sa sœur le 10 mai, le fragment d’un billet que Blaise écrivit à Gilberte le 6 juin, et la relation que Jacqueline composa le 10 juin pour la mère prieure de Port-Royal-des-Champs, sœur Marie-Dorothée de l’Incarnation Le Conte.

Jacqueline, deux mois après son départ, supplie son frère de ne pas s’opposer aux volontés divines. Refuserait-il sa permission, d’ailleurs, elle ne cache pas son projet de passer outre. Elle