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JACQUELINE PASCAL

telle qu’avec elle on n’a point d’accommode ments. Pour notre faiblesse mondaine, la volonté de Port-Royal est effrayante : nous avons pitié de nous-mêmes, à qui l’on refuse de consentir aucun adoucissement de la doctrine. Mais si, au lieu de regarder du dehors la doctrine et sa rigueur, nous faisons l’effort de nous placer au dedans, il me semble que tout est changé : nous admirons alors ce qu’il y a d’humain dans la volonté de ces dogmatistes, et comme ils ont ménagé les approches de leur idéal, et comme ils savaient, sans rien relâcher de leur idéal, y amener humainement les âmes, par des chemins, oui très durs, mais où ils vous conduisaient. La vie, ils la voyaient comme une image du calvaire; mais, au long de ce calvaire, ils vous étaient de bons Samaritains.

Au mois de novembre 1650, M. Pascal le père, Blaise Pascal et Jacqueline rentrèrent à Paris, laissant à Clermont les Perier.

Jacqueline, à Paris, continua de vivre comme en Auvergne, maintenant avec Port-Royal ses communications difficiles et observant, à la maison, la règle religieuse qu’elle s’était imposée provisoirement. Elle composa un traité mystique, sur le Mystère de la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est une sorte de méditation dialectique dans laquelle toutes les circonstances de la mort de Jésus sont exposées d’abord et puis commentées selon la méthode ancienne du sym-