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JACQUELINE PASCAL

glin. Pascal la conduisit à M. Singlin; et, après un entretien de quelque temps, M. Singlin déclara que jamais il n’avait vu si grandes marques de vocation.

De journée en journée, Jacqueline s’approche du couvent.

Il restait à obtenir le consentement de M. Pascal le père. On n’osait pas trop lui écrire. Mais il vint à Paris vers le mois de mai 1648, peu de semaines après la visite faite à M. Singlin. Blaise Pascal eut à présenter la requête de Jacqueline. M. Pascal le père, tout de go, se fâcha. Il n’admettait pas qu’on eût poussé si loin les choses sans même s’informer de son avis; et il adressa de vifs reproches à son fils, qui avait tout fomenté, n’est- ce pas? Eh! bien, non, Jacqueline n’entrerait pas au couvent. M. Pascal le père était assurément pieux, et dévot peut-être, depuis que lui avaient réparé la cuisse et sanctifié l’âme MM. Deslandes et de la Bouteillerie; mais on lui demandait trop! Jamais il ne consentirait à se séparer de Jacqueline, jamais : car il adorait Jacqueline! Et jamais il n’admettrait non plus qu’on traitât légèrement son autorité paternelle, jamais! Et, puisque la rébellion s’était mise dans sa famille, il veillerait, on pouvait y compter! Une vieille domestique, Louise Deffaud, qui avait élevé les enfants, reçut l’ordre formel d’épier avec soin Blaise et Jacqueline, de prendre garde à leurs actions et de les dire à M. Pascal. Depuis