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MADEMOISELLE DE ROANNEZ

n’est-ce point Pascal ? C’est à lui qu’en voulaient (et naturellement), à cette époque des Provinciales, les jésuites, lesquels menaient toute l’affaire. Nous savons qu’une partie de la correspondance échangée par Mlle de Roannez et Pascal avait été perdue, et non pas (comme il arrive) pour tout le monde. Pascal, dès le mois de décembre 1656, prévoyait « bien des peines » et, disait-il, pour lui. Je crois que toute la machination qui fut organisée contre la sœur Charlotte de la Passion était dirigée contre Pascal, et que la saur Charlotte le comprit à merveille, et qu’elle en eut un grand chagrin, et que c’est à cause de ce chagrin qu’elle prétendit n’avoir subi nulle influence, hors celle de Dieu miséricordieux.

Toujours est-il qu’au mois de novembre l’exempt royal, qui était déjà venu au mois de juillet, se présenta de nouveau, avec une lettre de cachet, cette fois, en bonne et due forme. Il n’y avait qu’à céder. Ce fut un enlèvement, par ordre du roi. Sœur Charlotte de la Passion quitta le monastère ; et il nous est facile d’imaginer son déplaisir.

Auprès de sa mère un peu sotte et sans doute affectueuse, mais elle séparée de sa mère autant que de tout le monde, elle vécut en religieuse. Ainsi Jacqueline, autrefois.

Pascal ne l’abandonna point. Comme il avait été pour quelque chose dans sa vocation et peut être aussi pour quelque chose dans les tribula-