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et moderne qu’aucun Européen, et qui n’en est pas moins devenu président des États-Unis ; Albert Gallatin, que son esprit orné et sa haute capacité n’ont pas empêché d’être chargé par son pays de fonctions diplomatiques de l’ordre le plus élevé, etc., etc. ?

Du reste, il ne faut pas oublier que celui qui parle exprime des idées qui, prises en général, peuvent être vraies, sans préjudice des exceptions. Il est certain qu’en général, aux États-Unis, on ne trouve pas d’orateurs, mais seulement des avocats, des journalistes, et non des écrivains.

PAGE 131. * et **.

  • Les amusements interdits.

J’ai dit plus haut (Voy. notes ***** et ****** de la page 35) quelle est l’austérité des mœurs puritaines, et comment se passe le dimanche. Les amusements qui sont perdus pour ce jour-là ne se retrouvent point un autre jour de la semaine. Dans certains États on ne s’en rapporte pas à l’éloignement naturel des habitants pour les divertissements et les jeux, la loi les prohibe en termes formels. La loi du Connecticut défend absolument les spectacles comme contraires aux bonnes mœurs, sans aucune exception pour les grandes villes telles que Hartford, New-Haven. Dans le nouveau Jersey, on ne permet point les courses de chevaux ; c’est, dit-on, une occasion de rassemblements, de jeux, de paris, de luxe, de désordre et de dérangement dans les habitudes, toutes conséquences immorales. À Boston, il est défendu de jouer de l’orgue dans les rues ; cela, dit-on, fait peur aux chevaux. À New-York, la loi interdit tous les divertissements publics du genre de ceux qu’on voit à Paris aux Champs-Elysées, tels que balançoires, ballons, jeux de bague, etc. ; toutes ces choses font perdre du temps et dérangent le peuple.

    • Théâtre.

Il existe trois théâtres à Philadelphie, deux d’un ordre élevé et sur lesquels on joue la tragédie et la comédie ; le troisième, tout-à-fait inférieur, est consacré aux bouffonneries grossières.

Les deux grands théâtres ne sont ouverts que pendant l’hiver, au temps des longues soirées ; le troisième ne ferme jamais. Même pendant l’hiver, les deux premiers sont peu fréquentés. Le public qui assiste aux spectacles est en général ainsi composé : d’abord les étrangers qui viennent au théâtre parce qu’ils ne savent où passer leur soirée ; des femmes publiques que la présence des étrangers y attire ; des jeunes gens américains de mœurs dissipées,