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de mise en liberté sous caution applicable aux prévenus de quelques crimes que ce soit. Exercé rigoureusement, c’est-à-dire en faveur de ceux seulement qui donnent réellement caution, il fait naître des abus graves, mais en petite quantité, parce que le nombre des riches est toujours restreint. Si on l’applique à tous, l’inégalité entre les riches et les pauvres disparaît, mais les violations de la loi s’accroissent à l’infini.

V. General Laws of Massachusetts, t. 1, année 1784, ch. 12 et t. II, année 1812, eh. 30.

V. Lois de la Pensylvanie, Purdon’s digest, p. 820.]

    • Proposer un duel. Celui qui a donné le soufflet aura un procès.

Dans l’état sauvage, l’homme ne connaît d’autre justice que celle qu’il se fait lui-même. De son côté, la société civilisée n’admet pour l’injure d’autre satisfaction que le recours aux tribunaux institués par elle. Le duel est une sorte de compromis entre la réparation légale et la vengeance individuelle, entre le bourreau et l’assassin.

Dans les États du Nord de l’Amérique, le duel a perdu tout empire ; la loi y règne souverainement. On peut également dire qu’il n’existe pas dans les États de l’Ouest et dans quelques nouveaux États du Sud ; mais c’est par une autre raison. La loi y est impuissante, et les mœurs y sont presque barbares. On ne le rencontre plus que dans les États du Sud qui ont une vieille civilisation, et où cependant les habitudes et les mœurs sont encore plus puissantes que les lois.

Dans toute la Nouvelle-Angleterre, à New-York, en Pensylvanie, la loi punit le duel comme le meurtre[1] toutes les fois qu’il est suivi de mort.

Elle porte en outre des peines sévères contre l’envoi ou la réception d’un cartel non suivi de combat, et contre les témoins et tous ceux qui, par leur aide ou assistance dans le duel, peuvent être considérés comme complices. Cette complicité est punie, dans l’État de New-York, d’un emprisonnement dont le maximum est de sept années. Un châtiment sévère est également appliqué à celui qui reproche publiquement à une autre personne de n’avoir pas accepté un duel. « Quiconque, dit la loi

  1. V. general Laws of Massachusetts, t. II, p. 121, chap. 123, sect. 5 et 6, etc. ; chap. 124, sect. 1, 2 et 3, P. 501. — Statuts révisés de New-York, 4e partie, titre 5, art. 1 § 1 et 2 ; t. II, p. 686. — Purdon’s digest, vº Duelling.