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pour ce délit, et renfermés dans un cachot infect, où l’air extérieur ne pénètre jamais.

À New-York, tous les jeux de hasard, tels que les cartes, les dés, le billard, sont défendus dans tous les lieux publics, auberges, tavernes, paquebots, etc., sous peine de 10 dollars d’amende (53 fr.) contre les aubergistes et les maîtres de paquebots. Toute personne qui gagne une somme d’argent à un jeu de hasard est passible d’une amende quintuple de la somme gagnée ; quiconque perd ou gagne, en jouant ou en pariant, une somme de 25 dollars (132 fr.), est déclaré coupable d’un délit (misdemeanor), et passible d’une amende qui ne peut être moindre du quintuple de la somme gagnée ou perdue[1]. La loi du même État punit les jurements et les blasphèmes[2] ; elle défend la vente de liqueurs fortes dans le voisinage d’une assemblée religieuse, à moins que ce ne soit à une distance de deux milles au moins[3]. Les lois de la Pensylvanie contiennent des dispositions analogues[4] ; elles portent tantôt l’amende, tantôt l’emprisonnement contre l’ivresse, et privent de leur patente les aubergistes chez lesquels l’infraction a eu lieu. Lorsqu’un individu est connu pour un ivrogne d’habitude, on lui nomme un curateur ou conseil judiciaire, comme s’il était en démence, et quiconque, aubergiste, distillateur ou épicier, lui vend des liqueurs fortes ou du vin, est passible d’une amende de 10 dollars (53 fr.)[5].


            • ,« Quand venait le dimanche…

La célébration du dimanche ne se borne pas en Amérique comme chez nous, à une cérémonie ; elle dure tout le jour. Chacun, après l’office, rentre chez soi, et bientôt on ne voit dans les rues ni voitures, ni hommes, ni femmes, ni enfants. Pour que les voitures ne puissent passer, les rues qui avoisinent les églises sont barrées à l’aide de chaînes suspendues en travers, à deux pieds au-dessus du sol. On dirait, au silence qui se fait partout, une cité abandonnée par laquelle l’ennemi aurait passé la veille, et où il n’aurait laissé que des morts. La loi de l’État

  1. V. Status révisés de l’État de New-York, t. 1er, 1re partie, titre 8, chap. 20, art. 2 et 3, p. 661 et 662.
  2. V. ibid., art. 6, p. 673.
  3. V. ibid., art. 7, p. 674.
  4. V. Purdon’s digest, vº Gamings and lotteries, P. 344 et suiv.
  5. V. Purdon’s digest, vº Drunkards, p. 223, 6e sect.]