avait d’abord paru interdit, prit son parti de fort bonne grâce. Il embrassa sa belle-mère ; mais il ne pouvait ôter ses yeux de dessus la fée qui, reprenant sa figure naturelle, le remplit d’admiration et de respect. Je tremblais, lui dit Bienfaisante, que l’orgueil ne fût chez vous le plus fort. J’aurais été bien fâchée de priver votre épouse de mes bienfaits, mais vous les méritez l’un et l’autre. Avouez pourtant, madame, que sans ce dénouement heureux, vous auriez eu sujet de vous plaindre de moi, et que les richesses que je vous avais procurées, ne valaient pas les vertus qu’elles ont été sur le point d’étouffer dans votre cœur. On risque beaucoup en voulant se mêler de tirer les humains de la condition où les a placés la Providence ; faites en sorte, à l’avenir, que je n’aie point à me reprocher la perte de vos bonnes qualités.
Après avoir quitté cet hôtel, la fée se rendit au logis où elle avait séché les pleurs d’un père et d’une mère désespérés