Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/6

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(2)

fortune et pouvaient opérer les plus étonnantes métamorphoses. Notre siècle, fécond en merveilles, est absolument privé de celles-là, sans qu’aucune personne se soit donné la moindre peine pour rechercher la cause de cette privation. Je m’étais occupée de cette pensée en me couchant, et il me sembla, pendant mon sommeil, voir une dame d’une figure majestueuse qui, me regardant avec un sourire gracieux, me montrait sur une table un gros rouleau de papiers, qu’elle semblait m’inviter à lire. Ce songe fut suivi de plusieurs autres qui n’y avaient aucun rapport, et je n’y fis la moindre attention à mon reveil ; mais, quelle fut ma surprise de trouver sur ma table les papiers que j’avais aperçus en dormant ! Je me hâtai de les lire, et voici ce qu’ils contenaient.

Il y a environ trois siècles que la couronne du royaume de Féerie tomba sur la tête d’une princesse, que son humeur fit nommer Bienfaisante. Ce n’était pas