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à cet homme une situation brillante. Je ne mets point de bornes à vos desirs, lui dit-elle. Je suis fée ; et, dans cette qualité, il n’est presque rien que je ne puisse faire en votre faveur ; demandez. Le ciel m’en préserve, lui dit le pauvre. Trop aveugle sur ce qui me regarde, j’irais peut-être souhaiter tout de travers. Laissez, s’il vous plaît, à la Providence le soin de choisir ce qu’il me convient : devenez, si vous le voulez, son instrument pour nous assister de tems en tems ; je n’ai d’autre souhait à faire que celui d’être soumis à ses dispositions dans tout ce qu’elle ordonnera à notre égard. Mais, lui dit la fée, ne serais-ce pas tenter Dieu, de refuser les remèdes qui peuvent rétablir votre santé et celle de vos enfans ? Prétendez-vous qu’il fasse un miracle en votre faveur, et qu’il vous guérisse par des voies extraordinaires ? Nullement, ma bonne dame, lui dit le pauvre, et, c’est pour cela que je refuse votre secours : envoyez-nous un médecin, si vous le jugez