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l’épreuve. Vous connaîtrez, au commencement de chaque année, les malheurs qui doivent vous arriver ; je souhaite, que cette connaissance vous procure autant de tranquillité que vous vous en êtes promis. Cet homme crut que la fée était folle, et s’apprêtait à rire de la promesse qu’elle lui faisait ; mais il se trouva seul.

Bienfaisante eut encore un grand nombre d’occasions d’exercer la bonté de son cœur. Mais il serait trop long d’en faire le détail, je m’arrête à sa dernière aventure. Un jour elle trouva à la porte d’un temple un pauvre qui se soutenait sur deux potences, et dont les haillons annonçaient l’indigence : elle connut à la pâleur de son visage qu’il était malade : cependant, il avait une physionomie tranquille, contente, qui surprit la fée. Bon jour, mon ami, lui dit-elle, en lui donnant quelque argent. Je n’ai jamais eu de mauvais jour, répondit le pauvre en la remerciant. Une telle réponse étonna Bienfaisante. Vous me surprenez, lui