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qu’on trouva dans le lit, il tomba comme troublé aux pieds de la fée, lui serrait les mains, puis il se levait pour regarder son fils, et revenait prendre la même posture. Après que les premiers transports furent passés, il prit Bienfaisante par la main ; et, l’ayant conduite dans son cabinet : Madame, lui dit-il, je vous dois tout ; heureusement je suis assez riche pour vous prouver ma reconnaissance : ne mettez pas de bornes à vos désirs : quand il m’en coûterait tout mon bien, je ne croirais pas trop payer le service que vous venez de me rendre. Je suis charmée de votre gratitude, lui dit la fée ; mais, monsieur, je ne cherche en obligeant que le plaisir de faire du bien. Il voulut répliquer ; mais Bienfaisante était allée chercher d’autres aventures.

Elle passait un jour sur une place où l’on louait des voitures pour aller à quelques lieues de-là : un homme fort bien mis, et d’une figure assez intéressante, demandait au commis une chaise à deux