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serra dans ses bras, et la conjura de lui rendre la vie, en sauvant celle de son enfant : puis, sans lui donner le temps de répondre, elle la mena auprès du lit, et recommença ses cris, en voyant que l’enfant était près de rendre le dernier soupir. Les fées, sans avoir jamais étudié la médecine, sont plus savantes que les plus habiles médecins, pour la connaissance exacte qu’elles ont de toutes les parties du corps, qu’elles voient comme à découvert. Elle connut bientôt que la maladie de cet enfant était causée par un ver d’une prodigieuse grosseur, dont les piqûres lui causaient d’étranges convulsions. Elle demanda une cuillerée d’eau fraîche, et y mit une poudre dont elle connaissait l’efficacité. L’enfant, après quelques agitations, rendit ce ver, et parut aussitôt beaucoup mieux. Donnez-lui à manger, lui dit la fée ; vous pouvez compter qu’il est guéri. À ces mots, le père qui n’avait pas daigné sortir de sa place, courut vers l’enfant ; mais, lorsqu’il eut aperçu le ver