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mais les loyers sont si chers ; on gagne si peu, que j’ai bien de la peine à nourrir cette pauvre femme, à qui je ne puis procurer les commodités que sa maladie exige. Je veux la voir, dit Bienfaisante ; j’ai de bons remèdes, et peut-être pourrai-je la guérir. Que je vous aurais d’obligation, lui dit la jeune fille en pleurant de joie, et en lui serrant les mains ! C’est une si bonne femme ; elle m’aime avec tant de tendresse, que je donnerais ma vie pour la soulager. Elles arrivèrent comme elle disait ces paroles : Réjouissez-vous, ma mère, lui dit la jeune fille ; je vous amène une bonne dame qui espère vous rendre la santé. Bienfaisante s’approcha de la malade, la consola ; et, lui ayant fait prendre quelques gouttes d’un excellent élixir, cette bonne femme se trouva guérie dans le moment. On ne peut exprimer les transports de la mère et de la fille ; cette dernière courut à une armoire, d’où elle tira quatre sous qui étaient enveloppés dans du papier, et descendit chercher une cho-