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les incommodités de la vieillesse, et que l’ennui se joignant à ses infirmités, elle souhaitait passionnément qu’il pût trouver dans la province où il était une épouse digne de lui, et qui pût lui faire une société agréable. En attendant, ; elle le priait de lui chercher une fille ou une veuve qui eût de l’éducation, un bon esprit, des talens agréables, et qui voulût, à titre d’amie, partager sa solitude, lui promettant de l’établir avantageusement, lorsqu’elle la quitterait après son mariage. Le marquis fut enchanté dé pouvoir placer si avantageusement Angélique : il écrivit donc à sa mère qu’il obéirait à ses ordres, et lui offrit, en attendant la paix, la compagnie d’une demoiselle d’un mérite distingué, et qui jouissait déjà d’une fortune honnête. Angélique, qui fut instruite par Duménil, des vues du marquis, sur elle, se fit l’idée la plus flatteuse du plaisir qu’elle aurait à le servir dans la personne d’une mère qu’il aimait avec tendresse, et se prépara à ce voyage.