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quise s’excusa de le conduire à son appartement, sous prétexte du besoin qu’elle avait de prendre quelque repos ; et, y étant entrée elle-même quelques momens après, le bruit qu’elle fit interrompit un sommeil qui n’était guère tranquille. Chère amie, lui dit elle, Dorval demande à vous voir : que déterminez-vous par rapport à lui ? Hé ! suis-je en état de vous répondre, lui dit Laure ? Puis-je manquer à des engagemens si solennels ? puis-je désobéir aux ordres d’Armire ? puis-je déchirer le cœur d’Alindor, s’il est vrai qu’il m’aime ? Et serais-je capable de goûter un bonheur qui troublerait celui dont Dorval jouissait avant le moment fatal qui m’offrit à sa vue ? Ah ! je suis faite pour ruiner la félicité de tout ce qui me veut du bien : je saurai m’en punir.

La marquise ne savait elle-même quel parti prendre : elle se fixa à gagner du tems ; et, retournant auprès de Dorval, elle lui fit entendre que Laure souhaitait quelques heures de repos pour se remettre