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de disposer du reste, et il faut que vous me promettiez de ne vous en dépouiller qu’à la mort.

Cette singulière contestation étant finie, Armire écrivit à Laure, pour lui envoyer son consentement et celui d’Alindor ; elle y joignit le don d’une terre qui produisait 3, 000 livres de rente, et tous ses diamans quittaient très-beaux. Alindor eut le courage d’écrire de sa main, dans la lettre d’Armire, qu’il la priait de presser son union avec Dorval, parce qu’il ne pouvait recevoir une plus grande satisfaction que celle d’apprendre qu’elle était heureuse.

Le marquis et son épouse devaient trop à Laure, pour ne pas saisir cette occasion de lui donner des preuves de leur gratitude ; ils lui firent présent d’une somme considérable qui la rendait un très-bon parti, indépendamment de ses bonnes qualités. Hélas ! elle était peu en état de goûter ces avantages qui eussent transporté de joie toute autre qu’elle ; elle ré-