plète de ce qu’il négligeait son épouse.
Un jour, étant entrée dans l’appartement de la marquise, elle la trouva toute en larmes : le sentiment de la douleur qui était peinte sur son visage, passa tout-à-coup dans le cœur de la tendre Laure ; et, sans pouvoir lui demander la cause de son état, elle se jeta dans ses bras, et mêla ses larmes avec les siennes. La marquise, se faisant un effort, lui déclara qu’elle venait d’apprendre que son époux s’était engagé dans une affaire qui pouvait avoir des suites terribles ; qu’il était arrêté, et qu’il n’y avait pas un moment à perdre pour essayer de suspendre les poursuites, en appaisant les parties intéressées. C’était en s’habillant, pour sortir, qu’elle lui tint ce discours ; et elle ajouta qu’il était question d’un rapt d’une fille de famille, et que les circonstances en étaient telles, que son époux risquait de porter sa tête sur un échafaud. Cette vertueuse femme, ayant fini ce triste récit, sortit sur-le-champ, et fut se jeter aux pieds