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me cause des peines ; je partage le peu que j’ai avec ceux qui sont plus indigens que moi ; mais ce peu est bien peu de chose, et je suis souvent réduit à ne faire que d’inutiles vœux pour ceux qui auraient besoin d’un soulagement plus réel. Jouissez pleinement du plaisir d’en faire, lui dit la fée, en reprenant sa figure naturelle ; les richesses ne devraient être possédées que par ceux qui pensent comme vous. En disant ces paroles, Bienfaisante avait secoué son bâton ; il en était sorti une si grande quantité d’or, de diamans et de perles, que le pavé de la cabane en était tout couvert. Le paysan et sa femme cherchèrent en vain la fée, à qui ils voulaient témoigner leur reconnaissance ; elle avait disparu, et marcha plusieurs jours, sans rencontrer aucune aventure.

Un matin qu’elle entrait dans un petit bois fort agréable, elle vit une jeune fille richement vêtue, assise au pied d’un arbre, et fort occupée à lire. La fée eut