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Ils soupèrent tous les deux avec Vraie Gloire, et furent bien tristes, quand il fallut la quitter le matin. Elle leur dit qu’elle les attendait dans trois ans, et ils sortirent ensemble du palais. À peine avaient-ils marché deux cents pas dans la forêt, qu’ils virent un palais bien plus magnifique que celui de Vraie Gloire ; l’or, l’argent, le marbre, les diamants éblouissaient les yeux ; les jardins en étaient magnifiques, et la curiosité les engagea à y entrer. Ils furent bien surpris d’y trouver leur princesse ; mais elle avait changé d’habit ; sa robe était toute garnie de diamants, ses cheveux en étaient ornés, au lieu que la veille, sa parure n’était qu’une robe blanche, garnie de fleurs. Je vous montrai hier ma maison de campagne, leur dit-elle, elle me plaisait autrefois ; mais puisque j’ai deux princes pour amans, je ne la trouve plus digne de moi. Je l’ai abandonnée pour toujours, et je vous attendrai dans ce palais, car les princes doivent aimer la magnificence. L’or et les pierreries ne