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ont bien traité leurs maîtres, et, comme ils eussent voulu qu’on les traitât eux-mêmes, nous les admettons parmi nos citoyens. Pour Mira et Zénon, leur vertu est au-dessus de nos éloges et de nos récompenses : quand même ils resteraient esclaves toute leur vie, leurs sentimens les élèvent au-dessus des rois : nous les abandonnons donc à la providence des dieux, sans oser décider de leur sort ; qu’ils retournent à Athènes avec Zénocrate et Élise, ils sont dignes d’être maîtres ; mais qu’ils le deviennent ou non, ils seront toujours les plus respectables de tous les humains, et honoreront la condition dans laquelle les dieux voudront les placer ».

Élise et Zénocrate, avant de partir, remercièrent beaucoup les habitans de l’île, et leur dirent qu’ils n’oublieraient jamais les leçons d’humanité qu’ils avaient reçues chez eux. Pendant le voyage qu’ils firent pour retourner à Athènes, Zénocrate et Zénon qui connurent plus particulièrement les bonnes qualités d’É-