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péta si bien toutes les sottises de sa maîtresse, qu’Élise conçut toute la dureté de sa conduite, et vit bien qu’elle avait agi en barbare avec cette fille. Elle était si fatiguée, lorsque les quatre jours furent finis, qu’elle tomba malade. Mira la fit coucher dans son lit, lui apporta elle-même ses bouillons, et la servit avec la même exactitude, que quand elle était dans Athènes ; mais Élise ne recevait pas ses services avec la même hauteur ; elle était si confuse du bon cœur de son esclave, qu’elle eût consenti à être la sienne toute sa vie, pour réparer toutes les fautes qu’elle avait faites à son égard. J’ai oublié de vous dire qu’on avait pris sur le vaisseau où était Élise, quelques dames et gentilshommes d’Athènes ; mais comme ce n’étaient pas des personnes de son rang, elle les connaissait peu, et ne s’en était guère occupée. Au bout d’un mois, on les rassembla toutes ; et les juges, qui étaient nommés pour cela, examinèrent leur conduite, et commencèrent par in-