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faisait monter. Tantôt elle avait oublié son mouchoir dans une chambre ; une autre fois c’était pour ouvrir la porte à son chien, et toujours pour des choses de pareille conséquence. Il fallait pourtant descendre et monter deux grands escaliers, en sorte que la pauvre Élise ne pouvait plus se soutenir, tant elle était lassé, et disait en elle-même : Hélas ! la pauvre Mira a bien eu à souffrir avec moi ; car il lui fallait recommencer ce train de vie tous les jours. À deux heures, madame annonça qu’elle voulait aller au spectacle, et qu’il fallait la coiffer. Elle dit à Élise qu’elle voulait que ses cheveux fussent accommodés en grosses boucles ; mais ensuite elle trouva que cela lui rendait la tête trop grosse ; elle fit donc défaire cette frisure pour en faire une autre ; et, jusqu’à six heures qu’elle sortit, Élise fut contrainte de rester debout, encore eut-elle à essuyer mille brusqueries ; elle était une bête, une mal-adroite, qui ne gagnait pas l’argent qu’elle dépensait. Mira revint