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et Spirituel ne tarda pas à les joindre. Quelle fut sa joie ! lorsqu’il entendit parler Astre, et qu’il fut convaincu qu’il lui avait donné autant d’esprit qu’il en avait lui-même. Astre, de son côté, était enchantée de la conversation du prince ; mais, lorsque Diamantine lui eut appris l’obligation qu’elle avait à Spirituel, sa reconnaissance lui fit oublier sa laideur, quoiqu’elle le vît parfaitement ; car il faisait clair de lune. Que je vous ai obligation, lui dit-elle ; comment pourrai-je m’acquitter envers vous ? Vous le pouvez facilement, répondit la fée, en devenant l’épouse de Spirituel ; il ne tient qu’à vous de lui donner autant de beauté qu’il vous a donné d’esprit. J’en serais bien fâchée, répondit Astre, Spirituel me plaît tel qu’il est ; je ne m’embarrasse guère qu’il soit beau ; il est aimable, cela me suffit. Vous venez de finir tous ses malheurs, dit Diamantine ; si vous eussiez succombé à la tentation de le rendre beau, vous restiez sous le pouvoir de Furie ; mais à présent,