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plus si belle de moitié, et qu’il prit la résolution de l’oublier et de retourner dans sa solitude. Il voulut auparavant prendre congé de Diamantine. Quelle fut sa surprise, lorsque cette fée lui dit : qu’il ne devait point quitter le palais, et qu’elle savait un moyen de le faire aimer de la princesse. Je vous suis bien obligé, madame, lui répondit Spirituel ; mais je ne suis pas pressé de me marier. J’avoue qu’Astre est charmante, mais c’est quand elle ne parle pas. La fée Furie m’a guéri, en me faisant entendre une de ses conversations : j’emporterai son portrait, qui est admirable, parce qu’il garde toujours le silence. Vous avez beau faire le dédaigneux, dit Diamantine, votre bonheur dépend d’épouser la princesse. Je vous assure, madame, que je ne le ferai jamais, à moins que je ne devienne sourd, encore faudrait-il que je perdisse la mémoire, autrement je ne pourrais m’ôter de l’esprit cette conversation. J’aimerais mieux cent fois épouser une femme plus