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marquer sa reconnaissance. Vermeille n’avait pas beaucoup de domestiques ; mais ils l’aimaient, comme s’ils eussent été ses enfans, parce qu’elle les traitaient bien. Tous ses voisins l’aimaient aussi, et chacun s’empressait à lui en donner des preuves. Elle n’avait pas beaucoup d’argent ; mais elle n’en avait pas besoin ; car elle recueillait dans ses terres, du blé, du vin et de l’huile. Ses troupeaux lui fournissaient du lait, dont elle faisait du beurre et du fromage. Elle filait la laine de ses moutons pour se faire des habits, aussi bien qu’à son mari, et à deux enfans qu’elle avait. Ils se portaient à merveille, et le soir, quand le temps du travail était passé, ils se divertissaient à toutes sortes de jeux. Hélas ! s’écria la reine, la fée m’a fait un mauvais présent, en me donnant une couronne. On ne trouve point la joie dans les palais magnifiques, mais dans les occupations innocentes de la campagne. À peine eut-elle dit ces paroles, que la fée parut. Je n’ai pas prétendu vous