tout cultiver, jusqu’à la vanité d’un sot. (Il appelle.) Anto… (Il voit
entrer Marceline, etc. Il sort.)
Scène XII
Bartholo, Marceline, Brid’oison
Marceline, à Brid’oison.
Monsieur, écoutez mon affaire.
Brid’oison, en robe, et bégayant un peu.
Eh bien ! pa-arlons-en verbalement.
Bartholo
C’est une promesse de mariage,
Marceline
Accompagnée d’un prêt d’argent.
Brid’oison
J’en-entends, et caetera, le reste.
Marceline
Non, monsieur, point d’et caetera.
Brid’oison
J’en-entends : vous avez la somme ?
Marceline
Non, monsieur ; c’est moi qui l’ai prêtée.
Brid’oison
J’en-entends bien, vou-ous redemandez l’argent ?
Marceline
Non, monsieur ; je demande qu’il m’épouse.
Brid’oison
Eh ! mais, j’en-entends fort bien ; et lui veu-eut-il vous épouser ?
Marceline
Non, monsieur ; voilà tout le procès !
Brid’oison
Croyez-vous que je ne l’en-entende pas, le procès ?
Marceline
Non, monsieur. (À Bartholo.) Où sommes-nous ? (À Brid’oison). Quoi ! c’est vous
qui nous jugerez ?
Brid’oison
Est-ce que j’ai a-acheté ma charge pour autre chose ?
Marceline, en soupirant.
C’est un grand abus que de les vendre !
Brid’oison
Oui ; l’on-on ferait mieux de nous les donner pour rien. Contre qui plai-aidez-
vous ?
Scène XIII
Bartholo, Marceline, Brid’oison.
Figaro rentre en se frottant les mains.
Marceline, montrant Figaro.
Monsieur, contre ce malhonnête homme.
Figaro, très gaiement, à Marceline.
Je vous gêne peut-être. — Monseigneur revient dans l’instant, monsieur le
conseiller.
Brid’oison
J’ai vu ce ga-arçon-là quelque part.
Figaro
Chez madame votre femme, à Séville, pour la servir, Monsieur le conseiller.
Brid’oison
Dan-ans quel temps ?
Figaro
Un peu moins d’un an avant la naissance de monsieur votre fils le cadet, qui est
un bien joli enfant, je m’en vante.
Brid’oison
Oui, c’est le plus jo-oli de tous. On dit que tu-u fais ici des tiennes ?
Figaro
Monsieur est bien bon. Ce n’est là qu’une misère.
Brid’oison
Une promesse de mariage ! A-ah ! le pauvre benêt !
Figaro
Monsieur…
Brid’oison
A-t-il vu mon-on secrétaire, ce bon garçon ;
Figaro
N’est-ce pas Double-Main, le greffier ?
Brid’oison
Oui ; c’è-est qu’il mange à deux râteliers.
Figaro
Manger ! je suis garant qu’il dévore. Oh ! que oui, je l’ai vu pour l’extrait et
pour le supplément d’extrait ; comme cela se pratique, au reste.
Brid’oison
On-on doit remplir les formes.
Figaro
Assurément, monsieur ; si le fond des procès appartient aux plaideurs, on sait
bien que la forme est le patrimoine des tribunaux.
Brid’oison
Ce garçon-là n’è-est pas si niais que je l’avais cru d’abord. Hé bien, l’ami,
puisque tu en sais tant, nou-ous aurons soin de ton affaire.
Figaro
Monsieur, je m’en rapporte à votre équité, quoique vous soyez de notre justice.
Brid’oison
Hein ?… Oui, je suis de la-a justice. Mais si tu dois, et que tu-u ne payes
pas ?…
Figaro
Alors monsieur voit bien que c’est comme si je ne devais pas.
Brid’oison
San-ans doute. — Hé ! mais qu’est-ce donc qu’il dit ?
Scène XIV
Bartholo, Marceline, Le Comte, Brid’oison, Figaro, un huissier.
L’
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