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d’une foule d’illusions, dont le prisme de la capitale éblouit les yeux des jeunes gens qui s’en approchent. Quoi, monsieur, vous avez le le bonheur d’être manufacturier en Lorraine, et vous voulez vous faire valet de cour ? Vous êtes libre, honoré ; vous pouvez tous enrichir sans en rien devoir à personne ; et vous avez la cruelle fantaisie de traîner dans les antichambres de Versailles ? Quelle fausse idée, grand Dieu ! avez-vous de ce pays-là ? C’est du cuivre et du verre, que vous prenez pour de l’or et des brillants.

Sachez que la reine de France est trop entourée de talons rouges, qui dévorent, pour s’occuper jamais d’un talon noir qui ne fait que la servir ! Eh ! que demanderiez-vous qui vous manque ? N’êtes-vous pas jeune, manufacturier, citoyen ?

Il en est de même chez M. le comte d’Artois. Laissez, monsieur, aux gens inutiles à tout bien la b i e ambition de ramper inutilement. Faites votre état avec noblesse ; et si vous aimez les belles-lettres, amusez vos loisirs avec elles. Ne perdez pas à servir trois mois par an ; c’est bien plus du quart de la vie ; car leur oisive inutilité verse du dégoût sur le travail du reste. C.’-l h m négociant qui vous parle, et qui connaît le prix du temps ; celui de la liberté, surtout.

A M. L’ËVEQUE DE VERDUN

MoNSKICXEl’H,

eptemb,

Parmi la foule d’infortunés que leur misère recommande à la charité chrétienne, à l’humanité bienfaisante, la femme Sénéchal m’a paru mériter la plus honorable exception. Mère de s. —pi enfants à Falaise, i i nourrice de la fille d’un pauvre employé de Paris, elle a pendant trois ans allaité la petite étrangère, sans recevoir aucun payement. Quand elle a ramené l’enfant, les parents étaient disparus —, en vain elle a cherché partout. Chai un lui —ii ail brusquement : <■ Pourquoi pleui i idiote ? Mêliez ça aux enfants trouvés ; vous n’aurez perdu que vos mois, mais votre embarras finira.

— Que j’abandonne mon enfant après l’avoir nourrie trois ans ! disait la pauvre femme en la serrant contre son sein. J’en ai sept, tous vivants. Elle sera la huitième, mon mari gagne 10 sols par jour, le ciel nous aidera peut-être. Nous ferons comme nous pourrons. — Elle l’a reportée en pleurant à pied de Paris à Falaise. I le Iraif sublime de vertu m’a touché jusqu’au fond de l’âme. Pendant que je la secourais, j’ai vu les pauvres mêmes se Les grands ne font rien pour les petits. Heureux cotiser pour elle. De cette sensibilité des pauvres, s ils les laissent tranquilles ! Non qu’ils soient méchants, malfaisants ; mais ils ont trop de grands à leurs trousses, pour que 1rs petits s’en approchent. Vous me parlez de moi, je fais de la prose et des chiffres tout le j ■ : le soir, des vers, de la musique. Mais ici l’accessoire ne nuit jamais au principal. Les arts libéraux, le plaisir, ne sont que mi : musements. Luborimpivbusesl en chef. Faites ’I" même, et, sous ce double aspect, la considération vous atteindra plus tôt qu’en ayant vingt i barges à Versailles.

nechangi, de projet, je vous prédis un rapide amoindrissement dans vos affaires, et puis leur ruine au bout du compte. Vgri ez ma sévérité comme une marque d’intérêt. Je suis né sans fortune, et l’ai perdue trois fois après l’avoir acquise. Si le travail forcé ne garantit pas de ce mal, jugez ce qu’on doit craindre de l’oisiveté ! Buffon est maître de forges ; llersehell, faiseur de lunettes ; Montgolfier, papetier ; moi, chétif littérateur, je suis négociant à Paris, armateur dans nos ports, imprimeur en Alsace, papetier en Lorraine, etc., etc., et m’honore plus de ces titres à l’estime qu’un courtisan n’est fier de la bienvi maître.

ultc à la main, j’écris mal,

même en écrivant. Toul cria gâte, el I la phrase, et le style de cette réponse : ne m’ôte rien du courage de vous détourner d’un fausse route, et de détruire un faux projet. Vdicu. Monsieur. je vous salue. Souvenez vous de Beaumabchais.

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e soutire

lettre, el

mais elle

, l suis remonté par une quèle jusqu’à l’humanité des riches. J’ai pins fait, Monseigneur : la croyant digne du prix académique destiné à de hautes vertus —. je I ai rec m lée partout. Mai — ; sans crédit auprès ir< philosophes. Permettez, Monseigneur, que je m’adresse à la religion dans un de ses augustes ministres. Puissé-je avoir quelque succès ! Les aumônes du roi, du ni vous êl dispensateur, me semblent ne pouvoir plus heureusement s’appliquer. Et j’apprends de la pauvre mère que vous les lui avez promises. Ce n’est donc pas votre charité, Monseigneur, c’est votre souvenir que j’éveille. Il ne manquera rien à ma joie, i, iv. evanl avec bonté la gratitude religieuse de la digne fen Sénéchal, vous ne dédaignez pas la reconnaissance bien ive encore d’un pur mondain, de celui qui est,

Avec le plus profond respect.

Monseigneur,

Votre de.

A M. PËRIGNON, PRÊT HE’.

Paris, ce 3 septembre 1 789.

Je ne méprise personne, Monsieur, et respecte le malheur de tout le monde ; mais je suis étonné de lettre est un appel de charité poi rices dont, 1 s’était fait la provide . Lettre

» de vi i tu. que M. de Montyi I

dans les papiers de Londiea

ces pauvres

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d. F.

i venait aloi s

a. F.

et qui cou-