COLIN ET COLETTE EN UN ACTE PERSONNAGES THIBAUT. COLIN. P F. R S N N A G E S MATHURINE COLETTE. La scène est à la campagne. SCENE I COLETTE, COLIN dans le fond du théâtre, cueillant des fleurs.
COLETTE. Colin, Colin !… où donc est-il ? mais je le vois qui s’amuse à cueillir des fleurs. Sans doute qu’il me les destine. Ah ! que j’aurai de plaisir à les recevoir de sa main ! Mais que vois-je ? il prend lui-même la peine d’en former un bouquet, il le baise ! Ah ! Colin, Colin, que je ressens bien vivement ces preuves naïves de ton amour !
COLIN, accourant et cachant son bouquet. Bonjour, Colette ! Qu’avez— vous ? vous me paraissez émue.
COLETTE. Oh ! ce n’est rien ; mais qu’avez-vous vous-même ? votre gaieté en ce jour surpasse celle de tous les autres jours.
COLIN. Je ne me suis jamais senti tant de joie.
COLETTE. M’aimeriez-vous plus que de coutume ?
COLIN. Oh ! cela n’est pas possible.
COLETTE rit. Ah ! ah ! ah !
COLIN. De quoi riez-vous, Colette ?
COLETTE. De votre embarras.
COLIN. Eh ! d’où naitrait-il ?
. La note qui sert d’historique à la parade de Jean Bête peut servir aussi pour cette petite pièce et pour les deux qui la suivent, et dont nous prenons le texte dans le tome l, r des manuscrits de Beaumarchais,.1 la liihliuilà-qm’du 1 1 i omédie-Française. C’est trilogie mélangée, avec une sorte d’idylle en dialogue | r comt encer, pui : une parade, et, poui finir, une pièce du plu gro ici I i rd dn le ton < ! <■ Vadé, si.1 la mode alors 5111 les théâtres de On verra, par quelques allus s, que tout cela fut fait encore pour uni liut-Chart. rèto de M. Lr Normand, a Étiollcs. Ed. F.
COLETTE. Allons, allons, cessez de vous contraindre : ce bouquet que vous cachez m’est sans doute destiné : attendez que je vous le prenne pour me l’offrir.
COLIN. Que voulez-vous dire ?
COLETTE. Allons, vous faites l’enfant.
COLIN. J’ignore…
COLETTE. Finissez donc, monsieur Colin ! voulez-vous attendre que je ne sois plus d’humeur à l’accepter ?
COLIN. Oui.
COLETTE. Et d’où vient ?
COLIN. C’est qu’il n’est pas pour vous.
COLETTE. Qu’entends-je ? quoi ! ces fleurs que je vous ai vu cueillir avec tant d’attention, ce bouquet que vous avez pris plaisir à former, que je vous ai vu baiser avec joie…
COLIN. N’est pas pour vous.
COLETTE. Et c’est vous qui me le refusez !
COLIN. Oui.
Colette, vivement. Va, ingrat ! ne te montre jamais devant mes yeux. Je vais fuir les endroits où je pourrais te rencontrer, et j’abandonne à ma rivale tous les droits que j’avais sur ton cœur.
COLIN. Ah ! Colette, arrêtez !
COLETTE. Non ! je ne veux rien entendre.
COLIN. Ce n’est qu’un jeu…