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véritable état d’une question que tant de gens ont intérêt d’obscurcir, daignera nous juger dans son conseil, ou nous renvoyer aux tribunaux établis par lui-même pour veiller sur la propriété des citoyens : ce qui nous est également avantageux.

PREMIÈRE PARTIE

• DES ACTEURS ENVERS LES COMÉDIEXS. (En 1776a Fatigué, peut-être humilié de voir que d’interminables débats sur l’état et les droits des auteurs dramatiques aigrissaient depuis trente ans les gens de lettres contre les comédiens français, je ; cgrettais qu’un bon esprit n’eùl pas i u le i otiras ■’1 étudier la question, qu’on n’eût pas essayé tous les moyens de poser de meilleures bases à des droits toujours contestés, parce qu’ils n’étaient jamais éclaircis.

Il venait de paraître un mémoire imprimé de M. de Lonvay de la Saussaye, auteur de la.1 nu m e tienne, dont l’objet était d’obtenir justice des comédiens français. 1 ! — avaient, disait-il, cessé de jouer sa pièce avant qu’elle fût dans l’état fâcheux qu’on nomme à la Comédie tombée dans . c’est-à-dire, en français, avant qu’elle fût tombée à une certaine somme de ri dessous de laquelle les i orm diens se croient en droit d’hériter des auteurs vivants, et de s’emparer de la propriété de leurs ouvrages : proo toul.i fail dans les règles ordinaires. De la Saussaye cil rtumeun compte à lui fourni par les comédien — pour les cinq i talions de sa pièce, et ce compte unissait ainsi : . Partant, pour son droit acquis du douzi

; eprésentations de sa pièce,

" l’auteur redoil la son di ci Qt une livres huit « sous luii ! deniers à la Comédie. C’était encore là, s’il faut l’avouer, l’établissement d’une étrange règle:un pareil résultat avait eu de quoi surprendre l’auteur; j’en fus frappé moi-même en lisant son mémoire. En effet, il était bien difficile de supposer un calcul raisonnable en vertu duquel une pièce ayant rapporté pft/s dt douze milh livn d< recette à la Comédie, en cinq représentations, pouvait nerendre à l’auteur d’autre fruit que l’honneur de payer cenl une livres aux comédiens pour son di oit di ins le produit de la recette.

En ce temps-la les comédiens français avaient refusé, de leur seule autorité, les entrées du spectacle à Mercier. auteur d’une pièce reçue, il j avait eu sur ce fait protestations formées, procès entamé, mémoires répandus, évocation au conseil du roi, surtout bea p d’aigreur entre les parties.

De lielloi, disait-on, n’ayant d’autre re ourci ■ énie, étail mort de i hagrin di > crui I — i ■" édés di i omédiens. i de lu /’-’.— lie d< i hass di II | <o Dupuis et Desronais, e d’autres charm vrages, outré de la conduite d — comédii i égard, venaitd’abandonnerabsolument le théâtre : une grande perte.

La Harpe, le Blanc, de Sauvigny, de la Place, Cailhava, Sedaine, Renou, el presqi tours, se plaignaient hautement des c c’était un cri général dans la littéi Tous assuraient que la Comédie le— Ir pail de plus de moitié dans le compte qui leur étail rendu de leur droit du neuvième sur une recette atténuée a leur seul préjudice par nue foule d’entrées el d’abonnements abusifs, par la création des petites loges plus abusives encore, par la répartition léonine de l’impôt appelé quart des pauvres, parl’aci roissement arbitraire de prétendus frais du spectacle, par le haussement illégal et subit do la somme à laquelle les pièi n • dans les régies, par des compensations obscun — cl rui-Dtre les rrais journ ili t— et la recette des petites loges, par l’énorme abus de ne montrer qu’une recette partielle au lieu du produit entier du spectacle, quand il s’agil d faire perdre aux auteurs la propriété de leurs ouvrages, et surtout par l’impossibilité de jamais obtenirun compte en i ègle el clairement posé par la Comédie : tous autant d’abus qui avaient enfin réduit i droit du neuvième des auteurs a moins du vingtième effectif.

M. le maréchal de Richelieu, frappé de bruit, et désirant enfin connaître à qui l’on devait imputer tant de rumeurs el de réel m : fit l’honneur, en me remettant les règlemi i ciens et nouveaux de la Comédie, de m’invitera bien étudier la question, à tâcher d’éclaircir les laits et de rapprocher les esprits, ou tout au moins à lui faire part de mes découvertes el du moyen que je croirais propre à terminer ces débats : il me lit la grâce d’ajouter qu’il m’en parlait comme unie capable de taire discussion

i de porter un jugement sain sur l< — prétentions de chacun. Il crut même avancer l’affaire en écrivant aux comédiens de me

leurs livres à plusien

m ■ s ; mais ce fui ce qui la recula. Les comédiens indignés refusèrent net la communication des registres, et me dirent que la h : in d i/ i man chai w< m ; donnait aucun d i oit d’i a amini r l< urs lix n s d’int •■ il était n,.. ■, ,’,. ingei ■■

Que cela fût juste ou non, je m : retirai ; je rendis les règlements a M. le maréchal, el lui promi de saisir la première occasion que mes ouvrages me donneraient de compter avec les comédiens, pour examiner sérieusement qui avail torl ou raison. Je gardai le silence ; et quant aux querelles