7o Cet acte oblige expressément, sur le vœu positif des trois comités réunis, le département des affaires étrangères à me remettre sur-le-champ un cautionnement nécessaire de cinquante mille florins d’Empire, et sans lequel je déclarais que le reste était inutile. On en convient, on s’y engage… Jamais on ne l’a effectué, pour vous mieux ravir ces fusils ! Quand on aurait des yeux de lynx, je défie que l’on voie ici d’autre dilapidation qu’une insultante moquerie des ministres à mon égard, que j’ai soufferte trop longtemps, et dont ce décret est la fin. Ce n’est donc point encore sur ce fait-là, monsieur, que porte mon accusation ?
8o Vous avez vu, citoyens, l’acharnement prouvé que le conseil exécutif actuel a mis à retenir constamment ce cautionnement, pour m’empêcher de rien finir ! Vous avez vu que, par cette manœuvre, ils ont espéré me lasser, et que leur homme aurait mes armes. Mes fonds sont là depuis dix mois, mes revenus sont arrêtés, trois gardiens sont dans ma maison, tous les genres d’insultes m’ont été prodigués par l’exécuteur de ces ordres ; mes amis me croient perdu, tout cela fait mourir de honte, et seul je suis dilapidé ! Heureusement pour le décret que tout n’est pas examiné ! Il faudra pourtant à la fin que j’aie dilapidé la nation sur quelque chose, puisqu’on me condamne, et par corps, à rapporter ce que j’ai pris !
° Cet acte oblige encore M. de la Hogue, mon ami, qui n’est point maréchal de camp, malgré Pache le ministre et malgré son commis, d’aller pour moi livrer à M. de Maulde, lequel est maréchal de camp, tous les fusils qui, par cet acte, appartiennent à la nation, que j’ai payés pour elle, et qu’elle ne m’a point payés, quoiqu’on fût très-pressé de les avoir alors.
Nous avez vu avec quelle infernale astuce, pendant ma quatrième époque, ce ministère actuel a empêché la Hogue de partir pour la Haye, en supposant un ordre de l’Assemblée nationale, lequel n’a JAMAIS EXISTÉ.
Vous avez vu comment ce ministère, malgré mes cris et mes menaces, a forcé mon ami de demeurer en France, de son autorité privée, depuis le 24 juin qu’il est sorti de la Hollande, jusqu’au 12 octobre qu’il y est rentre avec moi (quatre mois de perdus), sans argent de la France, et sans cautionnement, forcé de fondre, pour partir, jusqu’à mes dernières ressources !
Vous avez vu comment ils profitent de mon absence pour me faire décréter d’accusation sur des dilapidations inventées dont il n’y a pas de vestiges, si ce n’est moi, qui suis dilapidé ; comment ils envoient un courrier pour qu’on m’amène garrotté, pour que je sois tué en route, et ne puisse les accuser ! Ce ne peut être enfin sur tout ce mal que l’on m’a fait, que Lecointre me croit coupable. Disons ce qui est bien prouvé. On Va trompé indignement : voilà le vrai mot de l’énigme. " Cet acte me donnait enfin, au nom des trois comités réunis, de grands éloges sur m, , , , civisme et sur mon désintéressement. Deux autres comités, depuis émerveillésde ma patience, m’en oui décerné de plus grands, déclarant, signant tous, que j’ai mérité dans ceci la reconnaissance de la nation ; ils ont même exigé du ministre Lebrun, qui a’a b-ar attestation, qu’il me mit en état de partir surle-champpour faire arriver les fusils. Ce ministre le leur promet, m’abuse… ou ne m’abuse p<>mt. par son langage obscur, par ses fausses pr isses ; il est six semaines sans m’écrire ; enfin il joint à l’ironie de samoqueuse lettre en Hollande la lâche atrocité de me faire dénoncer en France ; et, pour qu’il ne reste aucune trace des éloges qu’on m’a donnés, il fait transformer ces éloges en injures les plus grossières ! Ainsi l’on m’a dilapidé même sur la partie monde de l’affaire:et pourtant je >uis décrété, pendant que ce ministre est libre ! J’ai épuisé les incidents et toutes les clauses du traité, baignez donc maintenant nous instruire, ô Lecointre, de quelles dilapidations deux minisires et moi nous devons répondre par corps ? pour quelles dilapidations je suis accusé, décrété ? pourquoi les scellés sont chez moi, mes possessions saisies, ma personne en danger, et ma famille au désespoir ? Et si vous ne pouvez le faire, soyez assez juste (et j’y compte) pour solliciter avec moi le rapport de l’affreux décret ! Est-ce trop exiger de on-— ? Keconnaissez-vous à ce trait le vieillard que j’ai comparé au bonhomme la Mothe-IIoudart ? Il pardonna une brutale insulte, et moi j’oublie une funeste erreur. Mais son jeune homme la répara… VOUS la réparerez aussi.
Le vrai résultat de ceci, c’est que la nation a depuis Un an septt Cent cinquante mille francs à moi, AVEC LES INTÉRÊTS QU’ILS PORTENT ; que je n’ai pas un sou à elle; que je n’ai jamais demandé, exigé m reçu de personne cinq cent mille francs d’indt invité, comme ou a eu l’audace de vous le faire avancer dans votre dénonciation, pas plus qu’une autre indemnité sur la perte des assignats, comme on vous l’a fait dire aussi pour mieux indigner contre moi el la Com 1 ntion et le peuple, sur le nouvel égarement duquelon comptait bien pour me faire périr ! Et cependant, monsieur, pour ces dilapidations que nos ministres ont rêvées, dont aurunc n’a <:ri>té. si ce n’est celle qm je souffre, pendant plus de trois mois les scellés ont été chez moi ; mon crédit est dilapide ; ma famille est dans les sanglots ; j’ai dû être égorgé cinq fois; ma fortune est allée au diable, et j’étais prisonnier à Londres, parce qu’après avoir fait renoncer la Convention à mes fusils, et lui avoir fait dire qu’elle ne roulait plus en entendre parler (ce qui a, tristement pour nous, réjoui les ennemis de la France), les sages et conséquents ministres qui les arrêtaient en Hollande et vous en privaient sciemment, tant quecesarmi s 1 —in appartinrent, ô citoyens législateurs, les y en-