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M. de Maulde de déclarer, sans nul détour, si tout ce que j’ai dit tenir de lui sur le Constantini est faux.

Je le somme de présenter la lettre qu’il a reçue à ce sujet de la veuve Lombaert, d’Anvers, sur la cession de mes fusils.

Et comme le Constantini est vantard, avec son parler un peu niais, je somme aussi M. de Maulde de déclarer à la nation si ce que cet homme a dit en d’autres lieux, savoir : qu’il donne un intérêt de , ingi i inq pour ci nt sur tous ses achats de Hollande à certain ■protecteur de son privilégi exclusif, et lui en a remis sa soumission, il ne le lui aurait pas dit aussi dans ses vanterics accoutumées. Je le somme encore de nous dire s’il ne lui a pas l’ait quelque offre semblable, à lui-même, pour fermer les yeux sur le tout, même y aider dans l’occasion.

Ce qui m’engagea peser sur ces faits, c’est le rappel, si brusque el sans motif, de cel ambassadeur, au moment où c’étail un crime d’enlever de la Haye— un homme aussi instruit des intérêts du Nord, aussi aimé des Hollandais, Irès-estimé de leur gouvernement, quoiqu’on lui fit des avanies par haint cb notrt nation ; au moment, dis-je, où tous les cabinets venaienl se mêler et se peindre au cabinet stathoudérien, comme tout l’horizon se peint sur la rétine de notre œil, grande ce ^mc un œuf de serin !

Et si, contraire an triumrapinat, l’honneur de M. de Maulde Y & obligé de rejeter leur offre, je ne m’étonnerai plus de son brutal rappel, quoiqu’il lut l’homme le plus propre à nous bien servir en Hollande !

Des regards aussi vigilants auraient pu gêner bien des choses ! Eh ! qu’est le bien de la patrie près de M. Constantini’.’Il a bien mieux valu y envoyer Thaiwoille, qui, tout aussi vantard que l’autre, leur disait noblement au Havre, en racontant qu’il allait relever de Maulde ; Je m’en vois à la Haye balayer toute la boutique !

Cette diplomatie peut sembler un peu bien étrange à ceux qui savent combien il faut de vrai talent, de grâces, de ruse et de souplesse pour faire supporter ces missions inquisitoriales ! Telssontles gens cpii mènent nos affaires, en faisant du gouvernement un réceptacle de vengeance, un cloaque d’intrigues, un tissu de sottises, une ferme de cupidité !

Après avoir fini avec Os ; j de Rotterdam, el sans aucun égard aux menées de Lebrun, mais attendant ce qu’il me ferait dire par son nouveau collègue Pachc, j’écrivis à M. de Maulde une lettre officielle, le 21 novembre, ayant rapport à la réception de mes armes, qu’il était obligé de faire en qualité de maréchal de camp. J’y joins la lettre de ce ministre, en réponse à la mienne du 22. Cette réponse de M. de Maulde, exacte et fort honnête, comme tout ce qu’il écrit, est remarquable par trois points :

l" Par la conviction où il esl que lous cesrevt ndeurs protégés di marchandises hollandaises, Constantini et compagnie, ne me pardonneronl les avoir privés d’agioter sur mes fusils. J< croi. dit-il, que, pour parer encore à quelqut diablerie, car tous ces factieux d’agioteurs ne vous les économiseront /"’s. etc.

° Elle est remarquable par sa très-franche volonté d’exécuter sur ces l’u>ils les devoirs que lui imposai ! le traité du Is juillet, d’après les ordres de Lebrun, qu’il ne croyait point illusoires. ° Par la fatigut qu’il avait des vexations sans nombre que mou affaire n’avait cessi de lui fain éproux ci depuis huit mois qu’illa traitait et la suivait auprès des états de Hollande. (Voyez sa lettre.) Il y en avait donc réellement, de longues il fatigantes vexations de la part des états de Hollande sur cette affaire, que l’ambassadeur vigilant ne perdait pas de vue depuis huit mois, dont il avait lassé lès ministres de France, et dont Lebrun, qui sedonne l’air aujourd’hui de s’instruire des faits par un nouvel agent, avait eu les oreilles battues el I is deux yeux frappés cent fois comme premier commis, ensuite comme ministre, par vingt dépèches de M. de Maulde et par mes vives réclamations !


M. de Maulde m’envoyait avec sa réponse une lettre réquisitoriale au commandant français à Bruxelles. La voici :

La Haye,

républiqu

, l’an I « de la

ci Citoyen",

« La présence de M. Tomson, de Bruxelles, élanl absolument nécessaire dans ce pays pour terminer un achat d’armes fait par le citoyen Beaumarchais pour le gouvernement de nuire république, je vous prie, citoyen général, de faire obtenir à M. Tomson le passe-port nécessaire pour ce voyage. Servir la patrie, voilà notre devoir et noire plaisir. L’aimer uniquement, voila le culte digne de nous, vrai— Français républicains. « Signé Emu. deMauloe de IIosdvn. » Le 24 novembre, je demandai à ce ministre plénipotentiaire de France, mais officiellement, copie des lettres que les différents ministres lui avaient écrites sur l’affaire des fusils. Il répondit qu’il n’était pas d’usage qu’un donnât endiplomatit copie des lettres qui pouvaient parler d’autres choses, mais seulement de bous extraits. Il voulut bien me les envoyer.

On peut remarquer cette phrase dans ma lettre : je ne vous parle plus de ce fatal cautionnement, etc., qui n’arrive jamais, etc., parce que la malveillance qui l’arrête ne vient nullement de votre part, et que vous en avez écrit plusieurs fois au ministre, comme je l’ai fait moi-même, etc.

On peut remarquer celle-ci dans la réponse de