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accomplissement de la condition mentionnée, a motivé les ordres très-précis en vertu desquels le soussigné est chargé de demander l’interposition et l’autorité de LL. IIII. PP., afin que leur exportation ne puisse s’obtenir sous aucun prétexte quelconque.

(Entendez-vous ces mots, mon dénonciateur : sous aucun prétexte quelconque ? Tout vous paraît-il expliqué ?)

.. Les États-Généraux se prêteront sans doute avec d’autant plus d’empressement à celte mesure de justice, qu’ils ne sauraient manquer d’apprécier dans leur sagesse les raisons combinées qui ont porté le gouvernement général à s’attachera la condition exprimée, dont les circonstances survenu

  • — <>■ puis justifient trop l’objt t rouit s’en— désister.

(Entendez-vous encore ceux-ci, Lecointrt ? sentez-vous maintenant jusqu’à quel point vous fûtes abusé par le publiciste Lebrun ?)

, Fail i la Haye, le S juin 1792.

« Sitjné le baron de Buohl-Sciiavenstein. —Or ce M. Buohl, au nom de l’empereur, avait porté sur ces fusils les prétentions que vous venez de lire, ël donl le ministre L’hruu. qui feint toujours de l’ignorer, a la preuve depuis six moisdans cette même note de M. Buohl du’■’< juin 1702 ; dans notre requête du 12, présentée par M. de Maulde aux États-Généraux, en réponse à M. Buohl, avec une nui,’pressante de noire ambassadeur ; enfin, dans li réponse de LL. HH. PP., du 26 même mois : toutes lesquelles pièces ont été remises à Lebrun, étant premier commis, par M. Chambonas ; H depuis par moi-même, en sa qualité de ministre. El les complaisants Hollandais (grâce à Lui molle politique) trouvaient les prétentions du sieur Buohl si justes, qu’ils en arrêtaient nosfusils ! comme si la Hollande, ou ces arme— sonl par transit et donl j’ai —payé tous 1rs droits, devait a ce BuoM la complaisance de vexer nu Français pour plaire à sa gracieuse majesté, très-impériale sans doute, mai— nuit’un ut propriétaire !

Vous avez vu comment LL. Illl. PP., en répondant à noire requête du 10 juin, où nous deman, ! i l’extradition des armes à grands cris, disaient, dans leur réponse du 26, que les propriétaires [qui sont moi) avaient eux-mêmes renoncé à l’exportation de ces armes. Puis, quand ces vrais propriétaires leur soutenaient avec respect qu’ils n’avaient dil nulle pari cette lourde bêtise verbalemenl ni par écrit, nosseigneurs ne disaient plus rien, fumaicnl gracieusement leurs pipes, et gardaient encore mes fusils.

c’étail avanl qu’ils sussent que la // tye me les cêdcrail pour la l Les manœuvres n’uni commencé itre l’extradition des lorsqu’ils ont étd instruits, pat la loyauté de nos bureaux delà guerre d’aloi s, que j’étais Facketeur des fusils, etqt Voilà ce que Lebrun n’a jamais ignoré. Un i e droit de l rél tau i fondé que Vignorance de Lebrun sur Bien est-il vraiqu ils ajoutèrent dansleurréponsi du 20 juin.’c qui est plus intéressant) quei esm ciants [toujours moi) étaienl les maîtres de disposer, d’après leur bon plaisir, des neuf cent vingt-deux caisses, vingt-sept baril— [tonneaux) de fusils etde baïonnettes, dans ^’intérieur de la république, attendu que l’importation de ces armesest permise sans restriction, moyennanl le payt nu ni di s droits, qui oxt été acquittés. (Acquittés par moi, monsieur Lecointri.’acquittés par moi, monsieur Lebrun !) Ne perdons pas le lil du raisonnement des Hollandais : il est parlait.

Il— me donnent le droit de vendre mes armes dans l’intérieur, para qui j’ai payi les droits ; mais quels droits leur ai-je payés ? cewa de transit. Admirez la justesse ! parce que j’ai payé les droits qu’on nomme de passage, celui d’entrée i / de so) tie, ils gardent mes fusil— sens clef ! (Dieu bénisse les politiques avec leurs fatals raisonnements !) El c’est de celte nourriture qu’on alimente ma raison depuis neuf tristes mois, tant en Hollande qu’à Paris ! Hollandais, Buohl et Lebrun, vous êtes tous de la même lune !

Nolez encore que ce— Mal-, uni. s il* l’empereur François, me donnaient une permis-ion [quejene l’Ui demandais point de vendre ces fusils en Earopt ii uas ennemis, qui les recherchaient à tout prix (si c’est —mon bon plaisir., disent-ils !), malgré que l’un in reur, leur ami, eût exigé d’un Hollandais que ces armes iraient à Saint-Domingut, sous peine de cinquante milleflorins, etmalgréqueLL. llll.1T.. à l’appui de cette sûreté, eussenl exigé de nous en avril trois fois la râleur de ris armes. Jeu puéril ! tout était oublié ! Soldats français, tout étail bon. pourvu que vous ne les eussiez jamais ! Et nos perfides ministres, en abusant Lecointre et faisant publier la chose, viennent de faire gagner la partie à vos ennemis, par votre décret de novembre ! Hélas ! nosseigneurs de Hollande nous traitaient comme gens qui m méritaient pas qu’on si donnât la ininr d’avoir raison en leur parlant ! Moquerie outrageuse que Lebrun connaissait ! El c’étail votre ambassadeur, d Français, qu’on bafouail ainsi : car il appuya ma requête d’un très-fort mémoire de sa main, au nom de la nation française ! Mais pourquoi m’en étonnerais-je, lorsqu’il était bien plus bafoué par le ministre de Paris que par le bureau de la Haye ?

En demandant pardon à cet ambassadeur maltraité, vexé, rappelé’, quoiqu’il soit bien dans la dipl atic un des 1 is les plus forts que j’aie jamais rencontres, un travailleur infatigable, à q U i je donnerai.— Ire--liauteinenl nia VOÎX pour en faire un ministre’les affaires étrangères, si on les choisissait sur leur capacité : hélas ! j’en dis loul le bien que j’en sais, pour qu’il daigne me pardonner la contrariété que je me vis forcé de lui faire éprouver.

pour revenir à mon affaire, je somme donc