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querait de moi. Celui qui seul a intérêt aux armes, qui en fait l’usage qu’il lui plaît, et qui seul a la faculté de faire décharger à ses îles l’acquit de ce cautionnement, est celui-là aussi qui doit seul le donner ; son intérêt alors le sollicite d’être exact sur la décharge de l’acquit. »

Je vis très-bien que ce ministre ne savait rien de ce qui se passait ; je le lui dis : on se lâcha. . ! i répondis : « Messieurs, si c’est un compte à rendre de ma conduite en celte affaire que vous exigez tous de moi, ah ! je ne demande pas mieux : mon portefeuille est ici pour cela ; nous la reprendrons ■ t non partiellement, comme vous faites. » M. Clavière se mit encore à rire : à mon tenir, je me lâchai. Il se leva, cl dit en s’en allant : Je chargerai quelqu’un de suivre l tout en Hollande, et de nous en rendre bon compte. Et moi je répondis : « C’est me faire honneur et plaisir. » Il sortit, et M. /( tait I.

M. Lebrun soutint encore qu’un autre que M. la lait plus propre à terminer l’affaire des fusils en Hollande, à cause de la publicité, A.h ! volontiers, messieurs, si c’est en votre nom. pour recevoir les armes avec M. de Maulde. Hais pour li siû» ’/-, non, messieurs : autre que lui ne le fera ! Rappelez-vous ma grande lettre du 19 août dernier, où la question est traitée 1res à fond. Peut-on exiger qy ius fasse Imrerparun autre • agent de .ses affaires ? Il stipule mes intérêts ; veillez sur les vôtres, messieurs ! je moi, sur la malveillance ! chacun de nous aura l’ait ce qu’il doit. » M. Lihriui me répondit : u Nous en raisonnerons demain ; ces messieurs vous ont entendu.

« — Entendu, monsieur, répliquai-je : oui, sur la moindre des questions ; mais, je le jure devant vous, ils ne savent rien de l’affaire : ce n’est pas ainsi qu’on s’instruit ! Jamais vous ne m’avez permis d’entrer avec détail au fond de la qui faudra donc que je l’explique à l’Assemblêt nationale. J’y trouverai plus de faveur, car il ne me faut que justice. • ■ Nous sortîmes tous du conseil. Je prie M. Danton, de même que Roland, qui ne sont rien dans l’affaire ; je prie aussi M. G le secrétaire du conseil, de vouloir attester que notre séance fut telle. D’ailleurs, ma lettre du lendemain, écrite à M. Lebrun, va vous certifier, citoyens, tous les délails du la soirée. Je me mets à vos pieds pour obtenir de ous que vous la discutiez avec la plus grande attention. J’y retravaillerais dix ans, que je ne pourrais mieux y poser la question. De si terribles choses ont suivi cette lettre, qu’on ne peut trop bien la connaître. « MONSIELT.,

« La séance du conseil d’hier au soir, où je fus appelé, me semblait destinée eà déleiminer les moyens de donner la plus prompte exécution an traite du 18 juillet sur les amer, rct nues en Ifollandt . Vous n’en avez touché que le point le moins I ni, parce

qie ; la question n’a pas été posée de façon à l’aire avancer l’affaire, comme j’eus l’honneur de vous le fain obsi i ver.

« Au lieu d’agiter uniquemenl la question des moyi os d t ai te, on a passé le temps à examiner si l’on devait OU non en admi ses, r, ;/, du cautionm nu nt. En sorte que je une espèce d’interrogatoire sur les motifs qui avaient fait changer un traité précédent en celui-ci, ce dont il me semblait qu’on ne devail pas s’occuper, à moins qu’il ne s’agil d’éclairer ma conduite, et de porter un jugement. Alors ce n’était point partiellement, monsieur, que l’on devait m’interroger, mai- bien sur la totalité, comme je l’ai offert ;el j’avais là toutes les pièces qui tondent ma justification, et font éclater mon civisme. Mais s’il ne s’agil réellement que di - ."■ cécuter les claust s d’un tt ailt de a mm << : c< nti •" tant s, tous les

autres rapports, monsieur, sonl étrangers à ci Lte discussion. Les seuls qui nous rapprochent et qui ut la chose sont ceux de vendeur el d’a-Comme ach t’ ur, si le département de la guerre se croyait en droit à" écarter une seule des cl Vaett ; comme vendeur, je ne pouvais êlrt tenu d’en utei aucîmercarcetraiténowsiîi égal ment. Donc, pour notre sûreté commune, et raisonner commercialement, nous devons nous borner à nous soumettre aux lois que l’acte nous impose, el rien de plus.

Donc ce n’es ! pas, monsieur, parce qu’il est plus ou moins avantageux . : i l’acheteur de donner le cautionnement, qu’il le doit, mais parce g J’y oblige. Lorsqu’il s’agira de prouver le très-grand intérêt qui le fit adopter par les m omités, je le ferai victorieusement ; mais c la touche la partit civiqut de l’affaire, el non on aspecl commercial, qui est l’exécution dt remplirai, messieurs, loyalement mes obligations : ne tiraillez point sur les vôtres, el je vous pi its bien que notre affaire marchera enfin. « Quel cœur français peut être froid sur un objet si important" ? Ce n’est pas le mien jure ! me- preuves ne sont que trop bien faites ! ii Mais, pendant que nous discutions, il s i passait dans l’antichambre la scène la plus scandaleuse sur moi. En sortant du conseil, M. Rotoidy a dil à quelqu’un tout haut, en répondant à une demande : Je suis là occapi d’une affaire qui nous tient depuis avant-hier, ’t qui m finira point i t mi la fin de la guerre, celle desfusilsde M. Beaw A peine, hélas 1 fut-il sorti, après avoir donné, sans dessein, celle nouvelle publicité à une affaire si délicate... qu’il se forma, comme au Palais-Royal, un cri de proscription sur moi : j’y fus traité comme un malveillante punir. I/un d’en