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Conditions proposées à M. Beaumarchais dans l’affaire des fusils déposés à Tervère, en Zélande.

« M. Constantini, associé des maisons de Bruxelles, propose à M. Beaumarchais de partager les bénéfices de cette opération, par moitié en faveur de M. Beaumarchais, et moitié en faveur de M. Constantini et ses associés.

« M. Beaumarchais justifiera sur-le-champ de son contrat d’acquisition.

« M. Beaumarchais ayant fait les avances de l’achat des armes, dont on a lieu de croire qu’il a été remboursé en partie par le gouvernement français, M. Constantini, de son côté, s’engagera à faire effectuer l’expédition de Tervère à Dunkerque de la manière la plus prompte et la plus convenable.

Les frais seront supportés par l’opération. Comme un est persuadé que l’expédition de Tcr-’ •i’n’a été entravée jusqu’ici que imr l’influence de l’ancien ministère, un a la confiance de i’croire que M. Beaumarchais peut la faire cesser. — (in doit prévenir M. Beaumarchais que les mesures prises et effectuées pour l’arrivée de ces armes peuvent seules suspendre la résolution d’éclaircir la conduite de M Beaumarchais dans cette affaire, etc. (Le reste était d’arrangement.)

Ha ! ha ! monsieur Constantini ! nouvelle intrigue et des menaces ! Suivant ma constante méthode d’analyser tout ce que je reçois : Je vois ici, me dis-je, un Autrichien-Français qui prétend avoir les moyens de faire arriver les fusils. Cet Autrichien-Français a aussi le pouvoir, dit-il, d’arrêter, moyennant argent, l’éclairement qu’on est tout prêt à faire de ma conduite dans cette affaire !

Bravo, monsieur Constantini ! Ce n’est plus sourdement ni avec des sous-ordres que l’on procède contre moi ! Vous êtes l’associé, monsieur Constantini, d’un homme assez puissant pour pouvoir lever l’embargo de Tervère en trois jours s’il veut, et me faire trembler si je refuse d’entrer dans ce beau triumlatronat. La seule façon dont cet homme puissant sache lever l’obstacle de notre extradition est apparemment de donner à vous seul le cautionnement qu’il s’obstine à me refuser. J’entends, monsieur Constantini ! Votre associé est un nouveau ministre. Il reste à découvrir lequel. C’est à quoi, je vais travailler. En attendant, je vais répondre à M. Larcher, votre agent. À l’instant partit ma réponse.

À M. Larcher,

« Ce 20 août 1792.

« J’ai lu, monsieur, les conditions que vous me proposez pour me faire arriver à Dunkerque ou au Havre mes fusils, de la part d’une compagnie autrichienne.

« En outre de ce qui est écrit par vous, vous m’avez proposé verbalement de me faire entrer ces mêmes armes au prix d’un florin par fusil.

« À cela voici ma réponse :

« Je donnerai vingt sous de France à la personne, quelle qu’elle soit, par fusil qu’elle se chargera di me faire entrer à Dunkerque, pris dans mon magasin " Tt i i ère, « Sous la condition rigoureuse qu’elle donnera caution valable de me payer la valeur des fusils, si elle ne les Pa.il pas entrer, parer que ses moyens peuvent être tels, que l’ébruitement, les faisant saisir en Hollande, m’ôte tous les moyens de les ravoir jamais. <■ Et quant à la bonté qu’os a de me prévenir que les mesures prises et effectuées pour l’arrivée de ces armes peuvent seules suspendre la résolution d’éclaircir la conduit) di M. Beaumarchais dans cette affaire, ’Je reponds franchement, a la personne que vous appelez on, ce que je vais signer ici: Je méprise beaucoup les gens qui me menacent, et mets la malveillance nu pis. la seule chose contre laquelle je ne puisse être en garde ici, c’es/ / p ignard d’un assassin; et quant au compte que j’ai à rendre de ma conduite en cette affaire, le jour que je pourrai la traduire au grand jour sons nuire à l’entrée des fusils, ce sera ma gloire publique. < C’est u l’Assemblée nationale que j’en rendrai li compti u haute voix, pièces probantes sur le lin mu. Alors on pourra distinguer le rai citoyen patriote des vils intrigants qui l’assaillent. Signé C uion de Beaumarch us. Boulevard Saint-Antoine, d’où il m bougera pas. " Maintenant, dis-je, pour procéder avec ma méthode ordinaire, il tant que j’envoie à M. /.’brun l< ministre ma réponse à Constantini, el voir de son côté comment il procédera envers moi : je connaîtrai par la si.1/. Lebrun est leur homme. Le soir je fus chez M. Lebrun… Invisible, et moi i, fusi..1" prends du papier chez son suisse. et j’écris : .i L Ii 20 août 1 702, écrite chez votre suisse. — Hélas ! monsieur, c’est ainsi que depuis cinq mois, de remise en remise, les événements ont gâté l’affaire la plus importante à la trama’: Ne pouvant donc vous remettre, à mon troisième i oyage inutih iln : i mis, le mémoire instructif quej’ai l’ait hier in vous quittant, je vous prie de le lire avec d’autant plus d’attention, que l’horrible malveillance, qui se remue dans tous les sens, me force tout à l lu ure a une justification publique, si le ministi n s’obstvu à ne pas s’entendre avec moi ! ■ Vous en allez trouver la preuve dans la ré-I se que j’ai faite à un homme qui esl venu chez moi me faire des offres menaçantes i rbali mt nt •’ par i ci ii. ■ s’il vous esi possible de me donner rendez-vous aujourd’hui, vous préviendrez peut-être le