pût passer sans trouble dans toutes les villes du royaume et sans se trouver arrêté. Il n’est ici que mon agent, sans lequel rien ne peut finir. Voilà son titre pour partir.
« Vous enverriez, messieurs, dix autres personnes à la Haye, qu’il faudrait toujours qu’il y fût : car ce n’est point pour recevoir les armes qu’il va en Zélande, à Tervère, mais pour en faire la livraison. M. de Maulde ici représente l’acheteur ; M. de la Hogue, le vendeur : donc rien ne peut se faire sans M. de la Hogue; lequel seul a la clef de toutes les difficultés à vaincre, et mon crédit pour les lever.
« Quand je ne serais pas résolu de rester ici à mon poste pour ne laisser sur moi aucune prise aux malveillants, quand j’irais moi-même en Hollande, encore me verrais-je obligé de mener avec moi mon ami M. de la Hogue : car lui seul connaît mon affaire, ayant passé déjà quatre mois à la Haye pour tâcher d’en venir à bout. Il est moi dans cette occasion ; et il faut que j’aille à Tervère, ou cet homme fort en ma place, car (je dois vous le répéter) personne que lui ou moi n’a le droit ni le pouvoir de remettre en vos mains ces armes. D’où vous voyez, monsieur, que toute la publicité que la sottide donne ici à cette affaire ne peut rien déranger au voyage de M. de la Hogue puisque depuis cinq mois il est public dans la Hollande qu’il y stipule mes intérêts pour l’achat, le payement et la sortie de ces fusils.
« En voilà bien assez, monsieur, pour sentir l’urgence qu’il y a que, les pièces en main, le ministère m’entende sur le voyage de mon ami, car, en le retenant en France, on s’ôte l’unique espoir d’avancer d’un pas en Zélande. Tout le pouvoir du monde ne peut rien changer à cela sans être d’accord avec moi. Voilà sur quoi porte l’erreur que moi seul je puis relever : ce que je fais en ce moment.
« Cette affaire, monsieur, a pris un tour si grave, que personne ne doit (à commencer par moi) rien faire dont il ne puisse rendre un compte sévère à la nation française qui est toute prête à nous interroger.
« Après avoir expliqué ce qu’un ~ l’on va en avant, en contrecarrant ces données, je suis forcé de monsieur, qu’ici ma respont : que j’en dépose te fardeau sur que j’ai ir). Depuis cinq mois, pour servir mon pays —île, je me ruine, sans mne m’, nti nd.’.1 ; ii été dix fois accus me justifie ? Je sais que ce n’est pas la faute des ministres qui entrent en place ; mais au moins, quand il est question d’une affaire aussi difficile, où mon patriotisme et ma fortune sont compromis, et dont j’ai seul la connaissance, ne doivent-ils rien ordonner sans être d’accord avec moi ; ■■■ SfnilS’le.’. DORT LES LML-RÈTS SONT BLESSES’.’ « J’attends vos ordres 1 1— mis avec respect. -ieur, » Votre, etc. Caron de Beaumarchais
je fus ce même dimanche au soir 19 août chez pour la tro lu jour. Je voulais lui laisser ma lettr utée avec qu’il la communiquât aux autres minisremit au lendemain. J’y vins à neuf heures du m :’■ me ret a soir. En arrivant chez moi, j’y trouve un qui écrivait chez mon porti on.) « Je suis chargé, me dit-il en . de vous faire des propositions sur l’arrivée de vos fus vous écrivais pour vous demander i En nous promenant il ajoute : < Connaissez-vous, monsieur. M. Consta ini ? — Je n’ai pas neur, monsieur. — Comme il est lié d’affi S 1 l’embargo mi il vous fait proposer par moi que. si vous voulez lui donner moitié de bénéfice dans votre il a D.N MOYEN jours. —Il faut qu’il soit donc bien puissant, voire . monsieur, je ne puis coûter, même sans trom] sition — : je ne sais plus, à la -, s’il y aura
- faites-moi donc une offre oetti Q
’.— Eh bien, monsieur, dit-il, us florin pab fusil ; i. — Monsieur, il faut savoir quels frais. Si votre M. C ployait la voie du coi — droits alors seraient, pour la sortie. t demi par fusil ■ florin que vous demandez pour voilà les fusils augmi la pièce, bons ou mauvais, sans être sûr si tous seront acceptés au triage : l’affaire est loin, monsieur, de pouvoir porter ce fardeau. — Combien donc voulez-vous nous donner ? me dit-il. — Vingt sous par fusil, quel qu’il soit. Mais votre homme offrira caution, qui puisse me garantir que les qu’il emploiera pour tirer les fusils de Hollande ne les y cloueront pas. Je songerai quelle assurance je devrai exiger de lui. offre. » Il me dit : Je vais vous laisser sa proposition par écrit. Je m’appelle Lai ■’mon adresse, et faites-moi passer votre réponse dans le jour, ius avertis {en que cela h peu pour vous ! — Comment ci lui dis-je. Il me quitta sans me répondre, ais quel sens donner à ce propos bizarre. J’ouvris les offres du sieur Constantini, et, à mon grand étonnement, je lus l’écrit que je copie :