parlerait à M. Dumouriez, et me ferait dire la réponse.
Point de réponse. Je retourne plusieurs fois à l’hôtel de la Guerre : toujours porte fermée. J’apprends enfin, le 22 mai, que les ministres sont assemblés chez le ministre de l’intérieur. J’y cours, je demande à entrer. Je me plains amèrement de l’espèce de dédain avec lequel on me repousse depuis un mois, sans que je puisse apprendre de personne ce que je dois répondre en Hollande sur les difficultés que font les Hollandais de laisser partir les fusils. Il s’élève un débat entre M. Clavière et moi ; mais poussé si loin de sa part à l’occasion du cautionnement, que, me sentant hors de mesure, je pris le parti de sortir.
Ne me possédant plus après quarante jours perdus, mon courrier encore sur les bras, j’écris le 30 mai suivant à M. Servan, et j’en envoie copie à M. Dumouriez.
(Je vous supplie au nom de l’équité, Lecointre, de la lire avec attention. J’étais au désespoir, et mon chagrin s’y exhalait sans fard ; je vous dirai après l’effet qu’elle produisit.)
Li Un à M. Servan.
« Ce 30 mai 1792.
ci Monsieur,
« S’il me restait un jour de plus pour garder le silem e avec sûreté, je ne vous importunerais pas sur l’affaire des soixante mille fusils arrê i en Hollande, dont je n’ai pas encore réussi à i saisir h véritabh esprit. On vous a bien trompé, monsieur, si l’on vous a fait croire qu’i II
; < sans risque, parce qu’elle m’était personne
lU !
v Elle m’est tellement étrangère, que si j’y liens, monsieur, c’est par les sacrifices que je lui ai faits, et par l’amour de mon pays, qui m’a seul porté à les faire : elle est absolument nationale, et me le parait à tel point, que, sans mon zèle ardenl pour la cause que oousservons chacun à notre manière, j’aurais déjà 1 1 ndu et s armes à l’t U an..<< i bénéfice immense, qu’aucun négociant ne méprise. Mai— j’ai mis mon patriotisme à braver les dégoûts dont u n ne cesse d’abreuver la soif que j’ai montrée d’aider mon pays de ces armes, lequel en manqui ni. Voilà tOUl ce i|iii me cnueenie. i C’esl aujourd’hui le 30 ma i. dernier joui— du airemenl pour livrer
au Havre, à la France, les soixante mille fusils ai lietés pour elle, que j’ai payés avec de l’or, dont l’échange contrt assignats rend l’affaire mauvaise sous l’aspect qui lient au commerce. i.ire, depuis trois mois el demi, deux navires sont.1 la planche pour transporter ces fusils quand les ob tai les seront levés. ci Depuis encore j’ai proposé {et c’est à rais. i>i,. i t, fait de dépenser jusqu’à ci nt ncs pour tenter de Lever ces obstacles, sans user du moyen politique d’un cautionnement réel que la guerre rend nécessaire, el dont, avec toute ma logique, je n’ai pu encore établir aux yeux de notre ministère l’indispensable utilité sans risqut s.
c. J’ai <1 a’comblé h s sacrifia s, et nt, ts / in. Forcé de me justifier sur l’horreur qui m’est imputé i l’obs l’ai l’air, dit-on, de combatti
trahir mou pays, en livrant à nos ennemis des à la Franci
montrer sous peu de. jo j’ai fait, ce que j’ai dit, tout l’argent que j’ai avancé pour nous en rendre possesseurs, sans av
l’aidi. h< as ! si facii i’itt e. ce Outragé par la malveillani M. Clavier
- , rebuté par l’inaction des autres M— Dunfin
par la répug nance que
vous m’avez montrée d’entrer pour rien dans une affaire entamée et conclue par votre prédi [voilà le mot), comme s’il était question d’un brigandage ou d’un patricotage, je dois, i poir île réussite auprès de vous et du ministre des affaires étrangères, justifier hautement, monsieur, mes intentions et mes actions. Alors la nation jugera qui a des torts à son égard l’instant est enfin tu, ii é, /■ h fais).
• • Noti, /I n’est pas croyabl qu’une afft importante soit traitée par un min tén avec cet abandon, cette légèreté ! J’en ai reparle depuis vous à votre collègue Dumoariez, qui m’a paru enfin pénétré du danger < ! < laisser publier une justification sur 1 1 1 i : ang> < mpêchemi nt : à qui j’ai fail toucher au doigt l’extrêmi faciliti de sort » d’un si puéril embarras, pour des ministres un teu instruits.
m Mais, quelle que soit sa bonne volonté, il ne le peut, monsieur, que d’accord avec vous ; et c’est bien avec vous qui j’ai traiti de cette affaire, PI [SQUE C’EST VOUS QUI ÊTES MINISTRE DE LA l.i s grcki s seul ■
p, m, , it être il truiti s par vous, si i ous ne h s trom ■ z pus justes ; mais les affaires de l’état doivent-elles souffrir UN MOMENT DU CHANGEMENT Ii’aL’iX’N ministre, à moins qui l’on neprouve qu’il y a intrigue < n I si m ? A l’éclaircissement de celle-ci, je puis SOUFFRIR DES PERTES EN QUALITÉ DE négociant J MAIS J’AURAI CENT PIEDS DE HAUTEUR, COMME CITOYEN Il COMME PATRIOTE.
« Pour éviter un mal qu’il est si aisé d’empêcher, je vous supplie de m’accorder un rendez-vous en tiers avec M. Dumouriez. Ce que la malveillance peut faire patauger six mois, la bonne intelligence peut le solder en six minutes.
« Les clameurs pour avoir des armes vont partout jusqu’à la fureur. Jugez, monsieur, où elle se portera quand on saura quel misérable obstacle nous a privés de soixante mille armes qu'on pouvait avoir sous dix jours ! Tous mes amis, par in-