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dans un mémoire, ces propres mots qui le terminent, et qu’on ne peut me contester : car je l’ai en original, tout apostillé de sa main, et certifié par son ministre. Voici les phrases de mon mémoire, répondant à l’opposition que le conseil montrait pour mon projet sur la séparation de l’Amérique et de l’Angleterre :

Enfin je demande, avant de partir (pour Londres),

à Sa Majesté, la réponse positive à mon dernier mémoire ; mais si jamais question a été importante, il faut convenir que c’est celle ci. Je réponds sur ma tête, après y avoir bien réfléchi, du plus glorieux succès pour le règne entier de mon maître, sans que jamais sa personne, celle de ses ministres ni ses intérêts soient en rien compromis.

Aucun de ceux qui en éloignent Sa Majesté osera-t-il, de son côté, répondre également sur sa tête, au roi, de tout le mal qui doit arriver infailliblement à la France, de l’avoir fait rejeter ?

Dans le cas où nous serions assez m dheureux pour que le roi refusât constamment d’adopter un plan si simple et si sage, je supplie ai ins Sa MajeSté DE ME PERMETTRE DE PRENDRE DATE auprès d’elle de l’époque où je lui ai ménagé cette superbe ressource, afin qu’elle rende jusii liée un jour à la bonté de mes vues, lorsqu’il n’y aura plus qu’à regretter amèrement de ne les i’AVOIR PAS SUIVIES.

Signé Caron de Beaumarchais.

« Ce 13 décembre 1773.

Et en marge, au bas, est écrit, de la main du ministre :

Toutes les apostilles m réponse sont de la main du roi.

Signé de Vergennes.

Tout ce que je pus obtenir, encore avec bien de la peine, par un autre mémoire très-fort sur les droits de notre neutralité, que j établissais sans réplique, ce fut qu’on me laisserait faire, sans aucunement s’en mêler ce que.1/. de Maurepus appelait gaiement me livrer à mon sens réprouvi. en me rendant garant de tous les événements envers la France et l’Angleterre, à condition surtout d’être arrêté si les Anglais formaient la moindre plainte, et de) » < voit puni s’ils en faisaient la preuve : ce qui nul lani d’entraves à mes opérations maritimes, que pour secourir l’Amérique je fus obligé de masquer et de déguiser mes travaux intérieurs, les expéditions, les navires, le nom des fournisseurs, et jusqu’à ma raison de commerce, qui fut un masque comme le reste’.

i. Je pris le nom de Rodrigue Hortalez <■ ! compagnie, d’où est .-mi celui de Fier Rodrigue, que je donnai i n vaisseau de guerre s, lequel a eu depuis l’honneur de combattre en ligne

eu ■ de Sa Majesté, à 1 1 pi ise de la Grenade, sous le commnn

ment du val ri ■ I d’y recevoir quatre-vingts Le dirai-je, Français ? le roi seul avait du courage ; et moi je travaillais pour sa gloire n voulant le rendre l’appui d’un peuple fier, qui brûlait d’être libre. Car j’avais une dette immense à remplir envers ce bon roi, qui n’a pas dédaigné de remplir envers moi celle du feu roi son aïeul, lequel m’avait promis avant sa mort de me restituer dans i lit de citoyen, qu’un lâche tribunal m’avait ravi par un inique arrêt. Oui, le roi Louis XVI, qui fit rendre la liberté à l’Amérique gémissante, qui vous rend la vôtre, Français, m’a fait rendre aussi mon état. Qu’il soit béni par tous les siècles !

Et ce mémoire de moi que je viens de citer, tel est mon premier titre à la haute prétention que j’établis ici d’avoir généreusement secouru l’Amérique, et d’avoir contribué plus que tout autre au retour d< s « libt i d.

Puis, laissant à part les travaux que je suis prêt à mettre au jour, ouvrage par lequel je prouverai que j’ai envoyé, à mes risques et périls, ce qu’il y , n ait di m’ill<’n ■ n France en munitions, en armes, en habits, aux insurgents manquant de tout, à crédit, au prix des factures, les laissant maîtres de la commission qu’ils payeraient un jour à leur ami (car c’est ainsi qu’ils me nommaient ; qu’après douze ans je n’en suis point payé : je déclare que la démarche que je l’ai— faire rn ce moment auprès de leur nouvelle cour fédérale, • obtenir justice de l’infidèle rapport qu’un comité de trésorerie vient de donner sur mes créances, aussi avérées que sacrées, est le dernier effort d’un créancier très-généreux auprès de débiteurs abusés, négligents, ou bien…, etc. La fin décidera le nom qui leur est dû ; mais je publierai tout, et l’univers nous jugera.

Sautant, dis-je, par-dessus tous les détails de — travaux, de mes services envers ce peuple, je passe.m témoignage que m’en rendil l’agent, le mini-ire de l’Amérique, lorsqu’il partit de France avec M. lecomti d’Estaing. Sa lettre authentique, du 18 mars i i 78, porte ces mots, que je copii : n J’espère que votre agent (à Philadelphie) vous ii fera passer des retours considérables, et que le congrès nediffi rera pas plus longtemps ai i oxn NAÎTRE LES GRANDS ET IMPORTANTS SERVICES QUE Il VOUS AVEZ RENDUS A I V CAUSE DE LA LIBERTÉ DE ii l’amériqi e. D’après les scènes embarrassantes à ii travers lesquelles vous ave/ eu à passer, vous ii devez éprouver le plus grand plaisir de voir enbouli ts dans son coi ps, sans ceux qui mil en ! lous m— ; a uns en pièces. i’eus U’malheur d’y perdre le plus important, le plus brave de mes capitaines, cou| n deux par un boulet ram ;  ; sans la dispers ; on entière de ma flotte de onze navires, donl ce vaisseau était le couvoyeur. Q ni n reçut la ivelle.1 Versailles, M. de Maurepas me dil ijnr li’nu, ti ès-content du sen ice de mon vaisseau de guerre, voulait savoir ce que je désirai : De n’ôtre jamais jugé saus être » entendu, monsieur le comte ; el je me croirai trop bien récompensé. 1 Aussi ili-.ui il l’.ti çouvonl u Voilà le seul I ime qui travaille cl n’a jamais rien demandé’3’espère bien qu’ils vont in que tout cela esl 1 onlroi % i je les attends avec mes preuves.