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J’ai déposé, avec les autres pièces, la lettre circulaire que Frédéric Kornman répandit dans le public, lorsque Guillaume son frère prit la fuite. Cette maison ne dit pas alors que mes diffamations avaient altéré son crédit. Voici les motifs qu’elle donne à sa faillite inattendue, dans cette lettre circulaire :

« Notre discrédit provient essentiellement du fait de notre frère cadet et associé, qui s’est livré personnellement à l’entreprise de l’exploitation des Quinze-Vingts ; entreprise dans laquelle il a placé des fonds considérables, à cause des bénéfices qu’elle présentait, et qui peuvent en effet en résulter. Le public a cru que c’était la maison de commerce qui y avait un intérêt direct. Cette opinion, jointe à des divisions domestiques dans la maison de notre frère cadet a répandu l’alarme, et donné sur notre maison des inquiétudes si fortes, qu’on nous a demandé des remboursements de capitaux conséquents 11, etc. »

Et le 19 août intervint ordonnance de M. le lieutenant criminel. Le procureur du roi joint aux plaintes de créanciers, etc., portant ces mots sacramentels :

« Nous, vu les conclusions du procureur du roi, disons que les scellés apposés après l’abdence du sieur Kornman par le commissaire Ninin, etc., selon ! levés, etc., titres, papiers, . régistres, tendants à conviction, etc., appor. les. déposés au greffe criminel, pour l’instruction du procès, etc. Et dès à présent, il attendu l’absence’lu, lit Kornman, il sera par etc., à la vente des chevaux trouvés en la demeure dudit Kornman, et ce en présence de M. Bélanger, l’un des substituts, etc. Signé « Bachois.

Ses dettes causaient donc sa fuite ; ses créanciers, et non pas moi, le poursuivaient au criminel ; on allait lui faire son procès comme ayant pris la fuite après avoir fait sa faillite, qu’il ne veut pas qu’on nomme banqueroute.

Mais moi, quel tort commercial ai-je fait à ce Kornman ? J’avais secrètement prévenu M. le cardinal de Uoh.-in de mes frayeurs à son sujet. Son Éminence, en qualité d’administrateur pour le roi dans la vente des Quinze-Vingts, ne pouvait voir avec indifférence le désordre de Kornman, comptable et caissier de l’affaire (ce qu’ils appellent suri ■ illant), car le précepteur a trouvé des dénominations pour tout. J’avais aussi prévenu mon ! gneur le duc de Chartres, égalemenl intéressé dans l’affaire en ce que son trésorier, l’un îles acdes Quinze-Vingts, pouvait compi ttre ses fonds < a soutenant ce Kornman. Je vo ; que ce dernier.se dérangeait dans ses affaires ; mais j’étais loin de supposer que sa failli

; ne. 

» : menl l’aurais-je soupçonné, lorsque, dans quatre le 15, 27 et 2 juillet (c’est-à-dire de quatre jours avant qu’il prît la fuite), à l’abbé Georgel, on lii ces propi dans celle du 22 juillet, sur les soupçons que je montrais de la fausseté de cet homme, il écrivit au sieur abbé Georgel : c Je suis incapable de jouer qui que ce soit, encore moins des peraussi respectables que M. le cardinal. » donc que moi, l’un des conciliateurs, niellai.-, en doute sa bonne foi ! Et plus bas, dans la même lettre : <■ Je suis prêt à donner les douze mille livres de ma femme ; et pour ses diamants, je les remettrai moi-même à sa famille, attendu que mon conseil, aussi bien que M Mommel h notaire qui dressait l’acte), m’ont observé que je ne pourrais avoir de ma femme une décharge suffisante. » Quoi ! Kornman, vous offriez douze mille de pension et ses diamants à cette femme horrible, qui, après avoir tout trahi, avait attenté à vos jours ! etc., etc. Ah ! vous ne vouliez que tromper ; vous alliez finir sous peu de temps ! lit ceux-ci, dans celle du 2o : i J’ai cherché hier u M. Turpin (son conseil. sans pouvoir le joindre ; et je me suis rendu ce matin de très-bonne heure chez lui, pour lui communiquer ■’ <■ conciliation avec ma femme. Il était enfi i u ail. lire— essentielles ; il m’a prié de le lui (i afin qu’il y puisse faire ses observations. » Et ces mois dans celle du 28 : « L’affaire des Quinze —Vingts ayant essentiellement intéressé monseigneur le cardinal, et M. de Beaumarchais ■’l’uni. S. A. E. sera sans doute instruite de son succès. »

Il savait donc très-bien que c’était aux instances de M. le cardinal que j’avais consenti de faire un travail aussi dégoûtant ?

Et ces mots dans la même lettre : <■ J’aurais été charmé de vous rendre compte d’une entrevue que j’ai eue hier avec ma femme chez M. le lieutenant de police. Il ne me paraît pas possible qu’on puisse terminer cette affaire » l’accord eue sa femme) c demain matin chez Me.Moinmel. : car On ne m’a rien fait connaître les observations de Me Turpin. ■

Nous apprendrez plus bas, lecteur, dans _■ lettre de moi, du i août suivant, qu’il dit alors à sa malheureuse femme, laquelle me le redit sur-le-champ : ’i/i.’d’ici u. ■ • i ra bit n d’autres nom ell s !

C’était sa faillite elt sa fuite qu’il annonçait par ce discours.

Et es quatre lettres sont en original dans les mains de M. l’avocal général.

Et cel on, qui ne lui avait rien fait connaître, dit-il, sur les observations de Me Turpin, c’était