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mez, m’est aussi agréable que le serait pour moi l’occasion de vous donner de nouvelles marques de tous ceux que m’avez inspirés, et avec lesquels je suis,

Monsieur,

Votre, etc.

Signé de Calonne.

Telles ont été mes intrigues ; voilà mes pamphlets : qu’on me juge, et non sur les imputations des plus vils calomniateurs. Ils n'ont cessé de me poursuivre, à la cour, à la ville, et partout. Et moi, qui rejette bien loin tout ce qui trouble mon repos, j’ai dédaigné de leur répondre. Je le dédaignais d’autant plus, que je savais que cette sale intrigue, ces calomnies, ce style d’un prédicant fou, cette éloquence du baquet, et ces rêves d’un somnambule, ne sont mis en avant que pour m’impatienter, me lasser, enfin m’arracher de l'argent pour acheter la paix et leur silence : et je ne désespère pas d’en fournir une preuve de la main même de l’un d’eux.

Mon grand mémoire paraîtra quand les tribunaux seront ouverts, et que l’instance pourra être jugée. Je ne laisserai rien sans réponse ; les honnêtes gens seront contents de moi.

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais.

NOTE IMPORTANTE

Ce mémoire s’imprime si vite, et l’obligation où je suis d’échapper au mépris public, aux dangers personnels dont je suis averti et menacé, est si pressante ne pouvant obtenir le dépôt de ces pièces au greffe aussi promptement que ma sûreté l’exige, et tel que je l’annonce en deux endroits de ce mémoire, à cause des circonstances fâcheuses qui font languir toutes les affaires, je prends le parti de les déposer chez un notaire. M Mommet, ce qui revient au même, pour assurer leurauthenticité. Elles retourneront au greffe lorsque Tinstance se suivra.

COPIE DE LA NOUVELLE PLAINTE

L’an mil sept cent quatre-vingt-huit, le mercredi dix-huit juin de relevée, en l’hôtel et par-devant nous Gilles-Pierre Chenu, commissaire au Chàtelet de Paris et censeur royal, est comparu Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, écuyer, demeurant Vieille rue du Temple. paroisse Saint-Paul, lequel nous a rendu plainte, et dit qu’il vient de lui tomber entre les mains un libelle imprimé, signé Bergasse, intitulé Mémoire pour U Bergasse, dans la cause a /.

B ■■■ ■■ e de Nassau,

nom d’imprimeur ni d’officier public qui pui-autoriser l’impression ; que ce libelle est une répétition des injures et des calomnies insérées dans les premiers libelles du même auteur, et en contenant beaucoup de nouvelles plus atroces, non-seulement contre le plaignant, mais encore contre des ministres, des magistrats et d’autres personnes très-recommandables. L’auteur paraissant ne rien respecter, et se permi ttant tout ce que la fureur et la méchanceté peuvent inspirer à un homme sans frein, jusqu’à chercher à donner au plaignant de la défaveur aux yeux des magistrats du parlement, ses juges, en lui imputant des faits odieux qu’il désavoue formellement, et notamment en cherchant à faire croire que le plaignant répand les écrits contre les parlements, d’après des traités faits à ce sujet entre les ministres du roi ( t lui, tandis qu’au i tous les temps, il n’a cessé de rendreaux magistrats toute la justice qui leur est due, ce dont il va justifier ; en osant imprimer que le plaignant a séduit el les juges du Chàtelet en faveur de sa cause, tandis qu’il n’a pas même l’honneur de connaître de vue M. le lieu tenant criminel, et qu’il n’en a sollicité aucun ; en attribuant au plaignant un journal clandestin, intitulé Va Correspondance, par le moyen duquel il impute au plaignant de faire circuler, en France et en Allemagni di calomnies contre tout le monde, tandis qu’il i que ce mauvais journal est imprimé par un nommé Mu> to ..imprimeur allemand, dans la ville deKehl : ce qui a pas plus de rapport au plaignant, ni a la superbe imprimerie de la citadelle de Kehl, que si cette infamie se faisait à Genève ou à Liège.

Le plaignant se contenterait de mépriser le nouveau libelle et >on auteur, s’il n’avait intérêt de se justifier des imputations calomnieuses qu’il contient, et de faire punir l’homme qui a pu se permettre autanl de menti born m-, lesquels sont déjà prouvés au procès, puisqu’il a décret contre leur auteur : pourquoi il nous rend la présente plainte des faits ci-des ledit auteur, ses fauteurs, complices et adhérents, notamment contre l’imprimeur chandestin dudil libelle, dont, à l’appui de ladite plainte, il nous a représenté un exemplaire contenant cent trente-neul i -ion. sans l’avant-propos en contenant quatre, pour être de nous signé et parafé m vai ■ ■’. . ainsi qu’il l’a été à l’instant : de laquelle plainteil non- a requis acte à lui 01 troyé, i ! a signé en notre minute, sousautn ations de droit -

seiller commissaire susdit.

Siyiif} Chenu,

é Caron de Beaumarchais ’.

REQUETE

.1 .’,/. le lieutenant-

Supplie humblement Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, écuyi r, qu’il vous plaise, monsii m au suppliant de faire informer des faits contenus en la plainte qu’il a rendue nouvellement par-devant le commissaire Chenu, le dix-huit du présent moi tances et dépendances, pour l’information faite , i rapportée être par vous ordonné ce qu’il appartiendra, requérant la jonction de M. le procureur du pattes réserves, vous ferez justice. GlJERERT.

Et plus bas est écrit :

/ du roi. Fait ce 23 j 11

Bachois.

Et plus Pas est écrit :

Vu la plainte et la requête,

Je n’empêche pour le roi. après m avoir dél eue permis au suppliant de faire informer des faits contenus en ladite plainte, pour, l’information faite et à moi communiquée, être par moi requis, après en avoir de nouveau délibéré auparquet, et par M. le I. A propos de ma plainte, j’ai fait des recherches pour savoir si celle de M. le prince de Nassau avait été rendue chez U commissaire, que lelibclliste qualifie de fameux, en imprimant qu’il a reçu cette plainte, Ce n’est qu’un mensonge de plus, inventé seulement pour accoler une injure au nom du commissaire Clienon, très-êlrantjer à cette affaire.