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ans de liaisons et d’affaires communes, celui du mélange des capitaux respectivement fournis, celui des intérêts ;’i répéter l’un envers l’autre, devaient être fixés ; où la transaction enfin sur les objets restés en souffrance devait être arrêtée entre nous.

Alors on sentira que, pour la tranquillité des deux intéressés et pour l’apurement de tant d’intérêts mêlés, il a bien fallu qu’il se formât entre nous ce que les négociants de Lyon, dans leurs grands payements, appellent des virements de parties ; où chacun, muni du bordereau de son actif sur l’autre, l’oppose en compensation à l’actif de l’autre sur lui-même : d’où il résulte que des millions s’y payent avec quelques sacs ; ainsi qu’entre M. Duverney et moi plus de six cent mille francs, ballottés dans notre virement de parties, se sont acquittés avec quinze mille livres. Alors je prouverai comment j’ai prié, pressé, tourmenté M. Duverney de finir cet arrangement ; comment l’asservissement domestique où son légataire était parvenu à le tenir le forçait d’user de ruse pour me voir secrètement chez lui ; comment je m’en offensais et refusais souvent d’y aller : comment il sortait en carrosse par sa cour, et rentrait secrètement par son jardin aux heures où les difficultés de notre affaire me forçaient d’accepter ses rendez-vous secrets ; comment l’inquiétude que la présence d’un notaire n’en donnât à son héritier le fit se refuser constamment à ce que notre arrangement se terminât par-devant notaire ; et comment enfin, forcé de me plier à son allure difficile, tant par respect pour son âge que par reconnaissance pour ses bienfaits, j’ai consenti, après quatre mois de débats, de faire avec lui, sous seing privé, l’arrêté définitif qu’on me dispute et la transaction qu’il renferme.

Alors on ne sera plus surpris que le premier article de notre acte, uniquement relatif aux affaires secrètes de M. Duverney, calculé, compté, réglé d’un seul trait, soit aussi court et mystérieux que tout le reste est clair et libellé ; parce qu’il ne devait jamais rester aucune trace de ces affaires secrètes, et qu’il suffisait, pour ma tranquillité, que M. Duverney reconnût en bloc, dans ce premier article, la fidélité de la gestion de ses fonds, la clarté des pièces justificatives, celle de leur emploi ; qu’il m’en donnât décharge, et me tînt quitte de tout à cet égard envers lui, comme il l’a fait. Mais le mot quitte de tout envers lui, relatif seulement à ses affaires personnelles, ne nous empêcha pas d’entamer à l’instant un arrêté de nos débats réciproques, où, loin d’être 7"’//. À tout envers M, je suis porté son débiteur de cent trente-neuf mille livres au premier article, après lui avoir toutefois remis pour cent soixante mille francs de billets au porteur, reste de deux cent mille francs qu’il ne m’avait point prêtés, mais confiés, et qui par cela même ne devaient point entrer dans notre compte.

Alors, en examinant notre opération sous cet aspect, loin de trouver l’acte obscur, on le reconnaîtra pour le plus lucide et le plus clair de tous les arrêtés de compte entre deux amis de bonne foi. L’on y verra qu’en le dépouillant de toutes les phrases qui ne sont là que pour établir la justesse et le fondement de chaque article, il ne reste autre chose que ce tableau arithmétique qui a été mis à la fin du compte pour que les deux intéressés en pussent saisir toutes les parties d’un coup d’œil. TARI.EAU SUCCINCT DU COMPTE RAISONNÉ DES AUTRES PARTS. Doit M. de Beaumarchais à M. Duverney la somme de 133, 000 livres.

Tour payer 1 30, 000 1.

M. de Beaumarchais fournit la quittance du 27 août 1701, de 20, 000 1. Idem du 16 juillet 1705, de 18, 000 Idem du 14 août 1760, de 9, 1500 Les arrérages non payés de la rente viagère de 6, 000 1. depuis juillet 1762 jusqu’en avril 1770 46, 500

La mise d’argent dans l’affaire des) 237, 000 1. bois de Touraine, dont M. Duverney devait faire les fonds 75, 000

L’intérêt de cette somme porté à.. 8, 000 Le fonds du contrat de 6, 000 1. de rente viagère que M. Duverney rachète, pour son capital 60, 000

Total des payements faits par M. de Beaumarchais 237, 000 1.

Au moyen de ces payements, M. Duverney se trouve débiteur de M. de Beaumarchais de la somme de 95, 000 1. Doit M. Duverney à M. de Beaumarchais la somme de 08, 000 livres.

Pour le payement, M. Duverney

abandonne à M. de Beaumarchais le tiers d’intérêt qu’ils ont dans les bois de Touraine ; par là il s’acquitte envers lui des fonds avancés, ci 75, 000 1. M. de Beaumarchais refuse les

8, 000 I. d’intérêt de ces l’ouds ; M. Duverney se trouve encore acquitté de. 8, 000 Par l’écrit fait double des autres parts, M. Duverney doit payer, à la volonté de M. de Beaumarchais, la somme de 15, 000

Total des payements de M. Duverney 98, 000 I Au moyen de ces payements, M. Duverney se trouve quitte envers M. de Beaumarchais.

Balance t.