Je puis monter à votre jalousie ; et quant à la lettre que j’ai reçue de vous ce matin, je me suis vu forcé…
Scène X
Je ne m’étais pas trompé ; tout est brisé, fracassé.
Voyez le grand malheur pour tant de train ! On ne voit goutte sur l’escalier. (Il montre la clef au comte.) Moi, en montant, j’ai accroché une clef…
On prend garde à ce qu’on fait. Accrocher une clef ! L’habile homme !
Ma foi, monsieur, cherchez-en un plus subtil.
Scène XI
Don Basile !…
Juste ciel !
C’est le diable !
Ah ! Basile, mon ami, soyez le bien rétabli. Votre accident n’a donc point eu de suites ? En vérité, le seigneur Alonzo m’avait fort effrayé sur votre état ; demandez-lui, je partais pour vous aller voir, et s’il ne m’avait point retenu…
Le seigneur Alonzo ?
Eh quoi ! toujours des accrocs ? Deux heures pour une méchante barbe… Chienne de pratique !
Me ferez-vous bien le plaisir de me dire, messieurs… ?
Vous lui parlerez quand je serai parti.
Mais encore faudrait-il…
Il faudrait vous taire, Basile. Croyez-vous apprendre à monsieur quelque chose qu’il ignore ? Je lui ai raconté que vous m’aviez chargé de venir donner une leçon de musique à votre place.
La leçon de musique !… Alonzo !…
Eh ! taisez-vous.
Elle aussi !
Dites-lui donc tout bas que nous en sommes convenus.
N’allez pas nous démentir, Basile, en disant qu’il n’est pas votre élève, vous gâteriez tout.
Ah ! ah !
En vérité, Basile, on n’a pas plus de talent que votre élève.
Que mon élève !… (Bas.) Je venais pour vous dire que le comte est déménagé.
Je le sais, taisez-vous.
Qui vous l’a dit ?
Lui, apparemment !
Moi, sans doute : écoutez seulement.
Est-il si difficile de vous taire ?
Hum ! Grand escogriffe ! Il est sourd !
Qui diable est-ce donc qu’on trompe ici ? Tout le monde est dans le secret !
Eh bien, Basile, votre homme de loi ?…
Vous avez toute la soirée pour parler de l’homme de loi.
Un mot : dites-moi seulement si vous êtes content de l’homme de loi ?
De l’homme de loi ?
Vous ne l’avez pas vu, l’homme de loi ?
Eh ! non, je ne l’ai pas vu, l’homme de loi.
Voulez-vous donc qu’il s’explique ici devant elle ? Renvoyez-le.
Vous avez raison. (À Basile.) Mais quel mal vous a donc pris si subitement ?
Je ne vous entends pas.
Oui, monsieur vous demande ce que vous venez faire ici, dans l’état d’indisposition où vous êtes ?
Il est pâle comme un mort !