SUR BEAUMARCHAIS. xxv
« que les petits hommes qui redoutent les petits « écrits '> ; et c'étoit là le texte dout il fnisoit insi- dieusement le commeniaire à chacun de ceux qu'il vouloit se rendre favorables. Chacun redoutant de passer pour nn petit homme , eut l'air de ne point redouter pour soi le petit écrit, et ne fut point fâ- ché dans son cœur que le petit écrit attaquât heau- coup fie petits hommes de .sa connoissauce. La mys- tification ainsi ourdie , arriva le déuouement, c'est- à-dire la ie[)résentation du?rJariage de Figaro : tous lespetils hommes eurent le plaisir de se moquer les uns des autres eu face du public, qui prit la liberté de se moquer d'eux tous. Il faut a\ouer qu'il n'y a rieu de si coiuique que cela dans la comédie, et que La Harpe eut grande raison de dire à l'auteur, qui ne s'en défendit pas très fort, que, quoiqu'il y eût beaucoup d'esprit dans ses Noces de Figaro, il en. avoit fallu moins jiour les composer que pour les faire jouer.
C'est pour cela même que j'ai trouvé plus iutéres- sant et plus utile d'examiner l'ouvrage sous le rap- port politique et moral, que sous le rapport drama- tique, bien que, sous ce dernier point de vue, il ne soit indigne ni d'attention ni d'estime. Les trois j)remiei\s actes appartiennent à la bonne comédie d'intrigue, mais sont pourtant inférieurs eu ce genre au Barbier de Séville. Les deux, di rniers ap- partiennent , comme on l'a déjà dit, au genre de 1.^
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