SUR BEAUMARCHAIS. xvij
à découvert la marque d'une spatule imprimée à chaud sur cttte tête rasée. A cette marque , le doc- teur auroit reconnu son fils dans ('igaro, lequel j usque-là n'auroit connu que sa mère ; et cette mère, qui est Marceline, auroit été à la lin épousée par le docteur. Celte idée en l'air, que Beaumarchais donne pour tragique ou dramlque ^ parut plus i(aie à M. le prince de Conti que la pièce du Barhier elle- même , et il porta à l'auteur le deH de mettre au théâtre cette famille de Figaro indiquée dans la pré- face. Beaumarchais accepta ce déîî, et composa sa Folle Journée , dans laquelle il crut pouvoir, sans perdre la gageure , changer quelque chose à ce plau pour /■//<?, qu'il n'auroit jamais songé de lui-même à exécuter. Ainsi la sjjatule imprimée sur l'occiput se trouve placée plus convenablement au bras droit ; ainsi Figaro , qui , dans le Barbier de Séville, con- noissoit sa raere et parloit quelquefois d'elle, ne la reconnoît , dans la Folle Journée, qu'au moment où il seroit presque forcé de l'épouser, (^e qui est A'rai, ce qui est prouvé, c'est que , du temps même de la Folle Journée, Beaumarchais avoit déjà l'idée de la Mère coupable , et y avoit même déjà tnivaillé. « Je <t garde , dit-il dans la préface du premier ouvrage , « une foule d'idées qui me pressent, pour un des « sujets les plus moraux du théàtreaujourd'hui « sur mon chantier : la Mère coupable... J'élèverai « mon sujet à la hauteur de messilualions , j'y pro-
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