SUR BEAUMARCHAIS. vij
àjl'adresse de Beaumarchais , qui décida les filles du roi, ses protectrices , à donner à leur perfi l-exemple dune démarche qu'il se crut obligé d'imiler, mais à laquelle on n'auroit peut-être ja- mais pu porter autrement ce monarque apathique , ennemi des occasions de paroître et plongé dans ses habitudes voluptueuses. '
Plus tard, Beaumarchais entreprit d'armer et d'approvisionner l'Amérique septentrionale, insur- gée contre la métroj)ole ; et ces contrées ne furent peut-être pas moins redevables de leur indépen- dance aux habiles spéculations du commerçant françois, qu'aux puissants secours delà France. ■ Quinze louis destinés au secrétaire d'un conseil- ler du parlemeut-Maupeou , et imprudemment re- tenus par la fehime de ce magistrat , furent la cause d'un procès où Beaumarchais, déployant un genre de polémique inconnu au barreau de tous les pays et de tous les siècles , évoqua cette misérable cause au tribunal de l'Europe entière , y traduisit ses adversaires et ses juges , les immola les uns sur les autres avec l'arme du ridicule, triompha lui-uième en succombant, et remporta, pour gage de sa vic- toire , une flétrissure morale qui le couvroit d'hon- neur. Mais ce n'est pas ici le lieu de le montrer et de le suivre dans l'arène judiciaire où il s'est si- gnalé par plus d'un exploit : faisons-le voir dans la carrière dramatique, où il n'a pas rendu des coin-
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