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BARTHOLO lui quitte le bras, et dit à part. Quelle rage a-t-on d’apprendre ce qu’on craint toujours de savoir !

ROSINE. Ah ! pauvre Rosine !

BARTHOLO. L’usage des odeurs… produit ces affections spasmodiques.

Il lit par-derrière le fauteuil, en lui tâtant le pouls. Rosine se relève un peu, le regarde finement, fait un geste de tête, et se remet sans parler.

BARTHOLO, à part. ô Ciel ! c’est la lettre de son cousin. Maudite inquiétude ! Comment l’apaiser maintenant ? Qu’elle ignore au moins que je l’ai lue !

Il fait semblant de la soutenir, et remet la lettre dans la pochette.

ROSINE soupire. Ah !…

BARTHOLO. Eh bien ! ce n’est rien, mon enfant ; un petit mouvement de vapeurs, voilà tout ; car ton pouls n’a seulement pas varié. Il va prendre un flacon sur la console.

ROSINE, à part. il a remis la lettre ! fort bien.

BARTHOLO. Ma chère Rosine, un peu de cette eau spiritueuse ?

ROSINE. Je ne veux rien de vous : laissez-moi.

BARTHOLO. Je conviens que j’ai montré trop de vivacité sur ce billet.

ROSINE. Il s’agit bien du billet ! C’est votre façon de demander les choses qui est révoltante.

BARTHOLO, à genoux.