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FIGARO. Et le mener un peu lestement sous cette apparence déraisonnable.

LE COMTE. A quoi bon ?

FIGARO. Pour qu’il ne prenne aucun ombrage, et vous croie plus pressé de dormir que d’intriguer chez lui.

LE COMTE. Supérieurement vu ! Mais que n’y vas-tu, toi ?

FIGARO. Ah ! oui, moi ! Nous serons bien heureux s’il ne vous reconnaît pas, vous qu’il n’a jamais vu. Et comment vous introduire après ?

LE COMTE. Tu as raison.

FIGARO. C’est que vous ne pourrez peut-être pas soutenir ce personnage difficile. Cavalier… pris de vin…

LE COMTE. Tu te moques de moi. (Prenant un ton ivre.) N’est-ce point ici la maison du docteur Bartholo, mon ami ?

FIGARO. Pas mal, en vérité ; vos jambes seulement un peu plus avinées. (D’un ton plus ivre.) N’est-ce pas ici la maison… ?

LE COMTE. Fi donc ! tu as l’ivresse du peuple.

FIGARO. C’est la bonne ; c’est celle du plaisir.

LE COMTE. La porte s’ouvre.

FIGARO.