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 le regrettez pas, monsieur le Comte.

FIGARO, s’essuyant les genoux avec son chapeau.

Une petite journée comme celle-ci, forme bien un ambassadeur !

LE COMTE à Suzanne.

Ce billet fermé d’une épingle ?…

SUZANNE.

C’est Madame qui l’avait dicté.

LE COMTE.

La réponse lui en est bien due.

(Il baise la main de la Comtesse.)

LA COMTESSE.

Chacun aura ce qui lui appartient.

(Elle donne la bourse à Figaro et le diamant à Suzanne.)

SUZANNE, à Figaro.

Encore une dot.

FIGARO, frappant la bourse dans sa main.

Et de trois. Celle-ci fut rude à arracher !

SUZANNE.

Comme notre mariage.

GRIPE-SOLEIL.

Et la jarretière de la mariée, l’aurons-je ?

LA COMTESSE arrache le ruban qu’elle a tant gardé dans son sein, et le
jette à terre.

La jarretière ? Elle était, avec ses habits ; la voilà.

(Les garçons de la noce veulent la ramasser.)

CHÉRUBIN, plus alerte, court la prendre et dit :

Que celui qui la veut, vienne me la disputer.

LE COMTE en riant, au Page.

Pour un Monsieur si chatouilleux, qu’avez-vous trouvé de gai à certain
soufflet de tantôt ?

CHÉRUBIN recule en tirant à moitié son épée.

À moi, mon Colonel ?

FIGARO,