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 que je n’en puisse épouser une
autre, et l’abandonner…

MARCELINE.

Bien conclu ! abymons tout sur un soupçon. Qui t’a prouvé, dis-moi, que
c’est toi qu’elle joue, et non le Comte ? L’as-tu étudiée de nouveau,
pour la condamner sans appel ? sais-tu si elle se rendra sous les arbres,
à quelle intention elle y va, ce qu’elle y dira, ce qu’elle y fera ? je
te croyais plus fort en jugement.

FIGARO, lui baisant la main avec respect.

Elle a raison, ma mère, elle a raison, raison, toujours raison ! mais
accordons, maman, quelque chose à la nature ; on en vaut mieux après.
Examinons en effet, avant d’accuser et d’agir. Je sais où est le
rendez-vous. Adieu, ma mère.

(Il sort.)


Scène xx

XVI.


MARCELINE seule.

Adieu : et moi aussi, je le sais. Après l’avoir arrêté, veillons sur les
voies de Suzanne ; ou plutôt avertissons-la ; elle est si jolie créature !
Ah ! quand l’intérêt personnel ne nous arme pas les unes contre les
autres, nous sommes toutes portées à soutenir notre pauvre sexe opprimé,
contre ce fier, ce terrible…. (en riant) et pourtant un peu nigaud
de sexe masculin.

(Elle sort.)

Fin du quatrième Acte.