Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui barre le chemin, il la pousse doucement, elle recule, et se
met ainsi entre lui et le petit Page ; mais pendant que le Comte
s’abaisse et prend sa place, Chérubin tourne et se jette effrayé sur le
fauteuil à genoux, et s’y blottit. Suzanne prend la robe qu’elle
apportait, en couvre le Page et se met devant le fauteuil.


Scène xx

IX.


LE COMTE et CHÉRUBIN cachés, SUZANNE, BAZILE.
BAZILE.

N’auriez-vous pas vu Monseigneur, Mademoiselle ?

SUZANNE, brusquement.

Hé pourquoi l’aurais-je vu ? Laissez-moi.

BAZILE s’approche.

Si vous étiez plus raisonnable, il n’y aurait rien d’étonnant à ma
question. C’est Figaro qui le cherche.

SUZANNE.

Il cherche donc l’homme qui lui veut le plus de mal après vous !

LE COMTE à part.

Voyons un peu comme il me sert.

BAZILE.

Désirer du bien à une femme, est-ce vouloir du mal à son mari ?

SUZANNE.

Non, dans vos affreux principes, agent de corruption.

BAZILE.

Que vous demande-t-on ici que vous n’alliez prodiguer à un autre ? Grace
à la douce cérémonie, ce qu’on vous défendait